Nonorgue II

Depuis 10 ans, je travaille sur une console MIDI "maison" qui au fil des années a fini par être adoptée par toute la famille.
Nous l'avons alors appelée "Nonorgue" :



Comme vous pouvez le constater, il s'agit d'une menuiserie "rustique" qui sert de support à des vieux claviers de synthé. Un petit pédalier en tirasse tire directement les touches du premier clavier. Au départ, tout ceci commandait un sampleur AKAI, mais depuis 2 ans, je suis passé à "Grand-orgue".

Depuis 1 an, des signes de sénilité sont apparus : certaines touches fonctionnent mal, le pédalier est usé ...

Un jour, la providence me fit rencontrer un sympathique organiste qui me voyant bien embarrassé de mon infâme "sciage de planche" (c'était le premier surnom de Nonorgue) me légua pour la modique somme de 0 € un magnifique bloc clavier en bois :



Dès lors, les projets les plus fous envahirent mon esprit, mais mon esprit cartésien a repris le dessus. C'est donc par l'élaboration d'un rapide cahier des charges que commença ce qui allait devenir le projet "Nonorgue II" :

- Transportable par une personne seule, et dans un véhicule de type break
- Restitution des fréquences graves d'une soubasse 16' (32 Hz)
- Esthétique d'un orgue coffre
- Reproduction de l'interface physique d'une orgue (tirants de registres)

Après bien des tentatives, et diverses simulations, voici le plan définitif de Nonorgue II :



Mais le plus difficile, c'est de transformer ce joli dessin en réalité concrète !

Première étape: des soudures et des fils :



Quelques longues heures plus tard :



Bon, et maintenant, le meuble. Pour cela, il faut scier le plus proprement possible des panneaux de bois. L'astuce que j'ai utilisée : avoir un père menuisier.
Du coup, je me retrouve avec un genre de kit qu'il va falloir assembler solidement.

(fin du premier épisode, la suite après le prochain WE)

d'où provenait le pédalier de Nonorgue ?

Ce pédalier étroit de 27 notes est fabriqué "maison". Il est entièrement en bois et il n'y a pas de ressorts métalliques.
L'extrémité amincie des touches fait naturellement ressort.

vous allez le compléter à 30n et le reprendre pour Nonorgue II ou bien vous vous débrouillez autrement ?

Sans vouloir trop dévoiler la suite des aventures de "Nonorgue II", je peux tout de même dire qu'il y aura un nouveau pédalier de 30 notes :

La suite de l'aventure "Nonorgue II" :

Le meuble est constitué de deux caissons superposés. Ceci pour fractionner le poids, et pour permettre de le loger dans un break.

Le caisson du bas, avec un essai de positionnement d'un clavier :


Le montage du caisson du haut :


le plus dur est fait, mais il reste encore du taf !

Le temps passe et on n’entend plus parler de Nonorgue II ...

C'est que les tâches en cours demandent pas mal de temps !

La face est constituée d'un cadre assemblé à mi-bois, avec une foultitude de petits tasseaux :



Le banc est assemblé :



Il reste à faire pour le meuble : mettre un beau tissu derrière la façade et mettre un contreplaqué de l'autre coté.

Ensuite, il y aura l'installation des enceintes et le câblage.

Très beau travail ! C'est toujours impressionnant de voir un instrument prendre forme comme le votre !

Par contre, j'ai du mal à me rendre compte au travers des photos... Cela va vraiment loger dans un break ? Au fait, pourquoi cette contrainte ?

Nonorgue est conçu pour être un instrument mobile.
La partie du haut, avec le bloc clavier est posé sur le caisson du bas qui contiendra les enceintes.

La hauteur du caisson du bas entre dans notre véhicule.

J'ai besoin d'un instrument qui puisse être installé dans une vieille abbatiale (où il n'y a pas d'instrument), et pour des célébrations en extérieur (pèlerinage). En moyenne, cela fait 6 à 8 déménagements par an.
La phase suivante pourrait être la fabrication d’un caisson avec de vrais tuyaux, et une commande électrique. Le concept vient de « L’orgue à structure variable » de JG.

Ouaip beau travail
Pourquoi les tasseaux à l'arrière ? Je veux dire: quelle est leur fonction ?

La sonorisation sera dirigée vers l'arrière de l'instrument, et non pas dans les jambes de l'organiste.
Il faut dont que l'arrière de l'instrument soit ouverte.

D'où la conception d'une façade constituée d'un cadre en bois, avec un tissu.
Les tasseaux servent à renforcer ce cadre, tout en laissant passer le son, et en ajoutant un coté esthétique.

Nonorgue II est "provisoirement" jouable : la sono et la connectique sont en place.
Il va falloir fixer tout cela et finir le meuble !


(désolé, la photo est floue)

Un ami, très bon organiste, est venu y jouer de mémoire le Prélude sur A.L.A.I.N de Duruflé ...

Quel bonheur !

chapeau

Nonorgue II est terminé !

Ce WE dans une vieille abbatiale :





L'amplification de 280W a très bien soutenu le chant d'environ 400 personnes.
La console est très agréable, cela me permettra de travailler au chaud cet hiver !

Well done  

Beau travail !  

Très belle réalisation. Je reste en admiration devant les soudures de liaisons.
J'ai mis beaucoup de temps avant de  comprendre pourquoi les HP des instruments étaient placés devant les genoux des organistes.
Evidemment beaucoup d'orgues de salon sont posés contre un mur et donc les HP ne seraient pas très efficaces . Mais on a pas pensé aux orgues  utilisés dans des lieux religieux ou communaux . Ce qui normalement obligerait à ajouter des enceintes extérieures?
Sinon ,ça devient un casse tête pour positionner l'orgue , par exemple dans une église:oops: