Pierre-Joseph Cosyn

Quelqu'un pourrait-il apporter des données biographiques au sujet de Pierre-Joseph Cosyn, le constructeur de l'orgue de Beauvais en 1827?

Son origine semblerait peut-être flamande à la lecture de son patronyme. Pour l'instant, je n'en sais pas davantage.

Bonjour escolore,

Pierre-Joseph Cosyn est né le 30 Mars 1792 à Klemskerke (Belgique) et est décédé dans cette même ville le 12/12/1875.

Il s'est marié deux fois et a eu 6 enfants. Il semblerait que des descendants se trouvent du côté de Dunkerke.

Il avait 3 frères, 5 demi-frères et 3 demi-soeurs.

Son père et deux de ses enfants étaient aussi dans la facture.

Je n'en sais pas plus malheureusement mais vous m'avez aiguillonné pour reprendre mes recherches ; voilà un bon petit travail pour les vacances!!!

Bravo Christophe et merci pour avoir un peu levé le voile sur ce fameux "certain Cosyn" tel que Hamel le qualifiait dans son manuel. Enfin des éléments concrets de biographie!

Mais... car il y a un mais!
Les généalogistes donnent ce Petrus Josephus Cosyn comme couturier et puis, né en 1792, il serait rentré comme "ouvrier" chez Grenié à l'âge de 11 ans? Bien sûr tout reste possible!
Et puis a-t-il résidé en France alors que sa famille semble ne guère avoir quitté la Belgique?
Et les enfants facteurs d'orgues? figurent-ils dans un quelconque document qui l'atteste?

Après avoir prénommé Cosyn "Pierre-Joseph" sur la foi du travail d'Ophélia Ochse qui ne cite pas ses sources, il apparaît que notre facteur d'orgues pourrait se prénommer "Jean Baptiste Joseph".

Ce personnage est décédé le 29 II 1852 à Paris ancien 6è arrt. C'est justement dans cet arrondissement que se situaient les domiciles du facteur, notamment rue de Paris à Belleville en 1847. Nous avions pu remarquer qu'il avait alors cédé son poste d'accordeur de l'o. de l'école Royale à Müller, ne conservant que celui d'accordeur de pianos, signe d'une certaine fatigue.

J-B-J Cosyn avait eu une fille: Célina Adeline née le 14 II 1839 à Amiens. Cette fille a épousé François Auguste Quantin de Villebichot, compositeur de musique et éditeur le 14 II 1874 à Paris (10ème).
Le fait que Célina soit née à Amiens pourrait signifier que cette ville serait liée aux origines de ses parents même si l'on sait par ailleurs que son père résidait à Paris.
En revanche, son époux, compositeur de musique, né en 1825 aurait pu connaître sa famille lors d'éventuelles études à l'école Royale parisienne.

Voici donc quelques éléments à confirmer ou infirmer, nous sommes certains que nos amis forumistes nous aideront à y voir plus clair.

Il semblerait que les archives nationales puissent - peut-être - permettre d'identifier définitivement notre facteur.

Personnel (AJ/37/64-76, 375 et 478-484, 699-704). Notamment dossiers de candidatures, séries
alphabétiques de dossiers individuels du personnel administratif et enseignant, états de service et feuilles de présence, couvrant pratiquement toute la période.

Quelqu'un aurait-il accès à ces documents?

Bonjour,

Je ne connaissais absolument pas ce facteur ! L'orgue de la Cathédrale de Beauvais fût l' oeuvre sa vie ?
Quel était l'esthétique de l'instrument à l'origine ?

Bonnes recherches !

Guénolé

Cosyn avait été 14 ans ouvrier au service de Grenié l'inventeur et promoteur de l'o. expressif (anches libres+tuyaux résonateurs individuels). Il était également le principal artisan de l'o. de l'école royale de musique de Paris en 1818. Il est resté au moins 25 ans attaché à cette institution (devenue plus tard CNSM) comme accordeur de l'orgue et plus tard des pianos. Il a en outre construit plusieurs "jeux expressifs" du système Grenié pour d'autres orgues: expo.u. de 1827 avec Abbey et Erard, o. de la légion d'honneur à St Denis avec Erard, o. des tuileries avec Erard.

Par chance, l'o. de St Denis (légion d'h) existe toujours dans son état d'origine et l'on peut se rendre compte de sa qualité exceptionnelle ce qui permet de regretter amèrement la disparition des autres instruments de Cosyn.

L'oeuvre de C. Franck est très directement inspirée par les o. de Grenié et Cosyn. D'abord par l'o. de la classe (5 jeux expressifs), puis lorsqu'il reprend la classe d'orgue en 1872, ACC vient justement de construire l'o. neuf de la petite salle avec au 3ème clavier le jeu expressif Erard-Cosyn de l'expo de 1827 (donné par la veuve de P. Erard).

Bonjour,

Je vois que vous avez mené votre enquête sur le sujet.
J'ai un peu du mal à saisir le fonctionnement des "jeux expressifs" du système Grenié
Je doute que ce soit le système à jalousies utilisé usuellement.

Je suis certain qu'une multitude de facteurs compétents sont restés dans l'ombre, soit par manque de moyens soit évincés par la renommée de confrères.

Bonne soirée,

Guénolé

Le système Grenié se base essentiellement sur la variation de pression d'air, le système Erard y ajoute le contrôle du débit. Ces deux éléments d'expression ne fonctionnent qu'avec les tuyaux à anches libres.
A l' o. de la légion d'h, on trouve les 3 systèmes:
- Boîte expressive pour le deuxième clavier
- Pédale pour faire varier la pression du 3è clavier
- Expression aux doigts pour contrôler le débit des tuyaux du 3è clavier.

Il semblerait que John Abbey n'ait pas été étranger au dénigrement des travaux de ses concurrents (cf. lettre de Pierre Erard qui l'avait embauché à Londres).

Bonjour,

Merci pour l'ensemble de ces renseignements !
Effectivement, cela en fait un instrument assez atypique !
En fait, on a plusieurs jeux en un seul grâce à cette technique si j'ai bien compris.
Mais il est possible d'imiter des fonds avec cette technique à base d'anches battantes ?

Bonne journée ( sous la pluie ici...)

Guénolé

Seules les anches libres permettent ce jeu expressif qui a été si longtemps recherché par les facteurs.
Les tentatives de rendre expressifs les tuyaux à bouche n'ont - à ce jour - produit aucun instrument viable puisqu'il s'agit d'élaborer un système qui allonge précisément les tuyaux à mesure que la pression monte.