Mes morceaux du moment

Je n'ai pas trouvé de rubrique concernant les morceaux en chantier, je créé donc ce sujet.

Voilà, pour rappel, je suis prof de piano dans 2 écoles de musique, et je me suis remis à l'orgue après avoir abandonné ce dernier et aussi tout le répertoire classique, après des décennies de piano-bar, jazz, variétés, et autre.

Retour au classique depuis 5 ou 6 ans environ, au piano : niveau actuel valses de Chopin, Impromptus de Schubert, pour situer.
Mon niveau d'orgue à l'époque était disons Supérieur 1, je jouais déjà de grands P&F de Bach, pour situer aussi.

Cursus classique : Conservatoire, Schola Cantorum à Paris, suppléant dans deux paroisses, jusqu'à l'âge de 18 ans.

Mi-Juillet de cette année, je loue un orgue numérique, et je re-démarre avec un répertoire égal à zéro !        

Car voilà où j'en étais : après un petit moment d'inquiétude : serai-je capable de redémarrer, au moins de me faire plaisir à 64 ans ?  

ET C'EST LE BONHEUR ! Depuis ma reprise du classique au piano, l'idée de l'orgue commençait à me titiller, c'était le grand regret de ma vie !  


Mon répertoire :
- mon premier morceau : le magnifique Choral BWV 721, que je cherchais depuis des lustres (j'avais juste un vague souvenir, celui que la MG était en clef d'ut 3 et toute en accords répétés), commencé dans ma jeunesse, et que je retrouve par hasard juste avant la réception de mon instrument, un signe du destin !  
Parfait pour me remettre dans le bain, je le joue à présent nickel, le temps de (re)trouver mes marques, il fallait bien commencer avec quelque chose ;
- Berceuse de Louis Vierne, un petit morceau tranquille pour se faire plaisir en passant en attendant du plus duraille ;
- et paf ! Directement le P&F en ut BWV 547,  je jouais juste le Prélude à l'époque. Pas mal de pièges dans ce morceau, il y a des passages un peu de funambule, enfin j'y suis arrivé, et je le joue avec un phrasé un peu différent de l'époque, notamment à la Pédale.
Un sacré boulot, mais comme quoi, avec la hargne, la passion, la ténacité, on arrive à tout !   Ce P&F est tellement beau que je ne m'en lasse pas...
- P&F en mi mineur BWV 533, très joli, moins difficile et plus court, pour se détendre un peu, il est OK ;
- Prélude, Fugue et Variation de C. Franck : quelques traîtrises dans la Pédale pour le Prélude, la Variation est nettement plus difficile et pas finie, pas évident car la MG fait un peu l'équilibriste, heureusement que j'ai beaucoup travaillé mon piano ces dernières années !
- Le Banquet Céleste de Messiaen, que je n'avais jamais joué, une envie comme ça, c'est reposant et ça fait du bien   ;

J'ai déchiffré quelques autres P&F de Bach, j'ai les partitions de Marcel Dupré (retour aux sources !), et j'hésitais sur le morceau suivant à apprendre, ils sont tellement tous géniaux et me font tous saliver !!  

Et puis voilà, je viens de décider d'attaquer la Toccata et Fugue en ré mineur, je ne l'avais pas encore jouée à l'époque, oui  je sais c'est bateau mais enfin, comment éviter ce monument ?
La Toccata est facile, la Fugue est une autre histoire, mais après quelques heures passées dessus, j'ai l'impression qu'elle n'est pas plus difficile que mon Prélude en ut, ou alors c'est que je commence déjà à progresser.

Mes morceaux suivants et futurs, évidemment les autres grands monuments que sont les grands Préludes et Fugues de Bach, en mi mineur, en ré, des merveilles mais difficiles, dans un an ou deux j'espère y arriver.
En projet aussi : Toccata et Fugue en Fa, Fantaisie et Fugue en sol mineur, Passacaille et Fugue !!!  
Si j'arrive à jouer ces morceaux avant la sénilité, un virus, un cancer, je pourrai mourir tranquille !!  

Autres morceaux déchiffrés : Toccata en Fa de Widor, qui n'a pas l'air très difficile, le Carillon de Westminster de Vierne, nettement plus ardu mais que j'espère dompter dans un an ou deux.

Ah, j'oubliais, en projet, un morceau qui n'est pas très facile, et qui est superbe bien que méconnu : le Prélude du P&F en si majeur de Saint-Saëns, je l'attaquerai dans quelques temps.

Effectivement, le final de la cinquième de Widor est assez simple (sauf les lignes de la fin où les deux mains sont croisées, surtout sur un orgue dur à jouer) pour Saint Saens, j'ai un faible pour le P&F en Mib, que je trouve parfait pour le dimanche.

Je me suis attelé à la cinquième sonate de Guilmant, c'est une écriture assez voisine de Saint Saens et de Franck. Là aussi c'est abordable pour les auditeurs du dimanche, même s'il y a 45 pages à tourner.

Ah oui, le P&F en mi bémol de Saint-Saëns est assez grandiose, en forme de Toccata. Il est dédié à Eugène Gigout, d'ailleurs.
Celui en si est au contraire intimiste, j'adore le Prélude à condition qu'il soit exécuté à un tempo modéré, je l'ai entendu trop rapide et il perd tout son intérêt.
On trouve ce morceau sur YT par Pierre Labric sur l'orgue de Saint-Ouen, cette fois un peu trop lent, mais superbe : https://www.youtube.com/watch?v=tUmt3P9b6SU

La Fantaisie en mi bémol est jolie également.

Saint-Saëns était un personnage exécrable, mais un grand musicien, doublé d'un grand mélodiste.

Dommage que Debussy était complètement en dehors du monde de l'orgue ! Je crois qu'il n'a assisté qu'une seule fois dans sa vie à un concert d'orgue, durant lequel il avait applaudi poliment (je ne sais plus qui avait joué).

Je ne suis pas très fan de Guilmant, par contre, personnellement je trouve ses œuvres un peu mièvres, très marquées par son époque.
Je suis fan de Marcel Dupré par contre, OK c'est plus récent et plutôt symphonique que romantique, notamment ses œuvres connues habituelles et question Prélude & Fugue particulièrement celui en La bémol.

Pour revenir aux œuvres romantiques, César Franck est pour moi très au-dessus du lot. Et pourtant méchamment méprisé par Saint-Saëns alors que Franck lui avait dédicacé sa première grande œuvre (je ne sais plus laquelle). Il est vrai que Saint-Saëns critiquait aussi Bach, ne trouvant pas de sens dans ses développements mélodiques, un comble !

J'ai choisi la cinquième de Guilmant car elle préfigure la construction que Dupré reprendra pour Cortège et Litanie, à savoir deux morceaux bien distincts qui s'exposent successivement pour se combiner en un seul (pour Guilmant Choral puis Fugue puis Choral (transposé en Fa) et Choral+ fugue puis Choral et fugue en canon (de plus en plus rapprochés, liés entre eux par un motif chiant en ternaire au milieu du binaire) et enfin Choral (à 10 voix) avec le thème de la fugue au pédalier. Du grand art d'écriture, c'est évident et qui fait sonner magnifiquement un grand instrument symphonique.

Ici la version du final qui me semble la meilleure, sans fioritures et avec un tempo correct. Souvent certains vont vite pour cacher la misère.

https://youtu.be/VjPDVj46WH0

OK, je vais écouter cela à tête reposée.
Tu as choisi un excellent interprète avec Van Oosten, que je trouve PARFAIT dans toute la musique romantique et symphonique : ses tempi, son articulation, ses dynamiques, ses registrations, sont toujours pertinents, et au plus près de l'esprit et de la lettre du compositeur.
C'est pour moi LE  meilleur interprète de toute cette littérature !
Et il a choisi Saint-Ouen de Rouen pour beaucoup de ses CD, CD qu'on ne trouve plus me semble-t-il ?
Sur Youtube il y a une vidéo de lui à Saint-Sulpice, avec Daniel Roth à ses côtés.

Cortège et Litanie, que j'adooore, j'avais eu un mal de chien pour avoir la partition d'origine pour piano, obligé de la commander aux USA ! Un comble !
Je possède donc une rareté !
À présent que je me suis remis à l'orgue, c'est évidemment un morceau que j'apprendrai un jour (version pour orgue, évidemment !)  
La version pour orchestre est assez sympa aussi.

Et hop ! Le P&F en ut BWV 547 est terminé, quelques passages accrochent encore un peu, cela provient de la maîtrise de la Pédale un peu oubliée depuis quelques décennies , la Fugue de la Toccata en ré mineur est en pleine phase d'apprentissage, alternant passages délicats et passages faciles.
Il me fallait un autre chantier en parallèle, j'en cherchais un pas trop difficile, un peu au hasard j'ai opté pour le P&F en la BWV 536, au Prélude facile et court, mais à la Fugue sacrément longue...

Juste après ce sera le P&F en la mineur BWV 543, j'en ai trop envie !
Ensuite je pense que ce sera la Toccata et Fugue en Fa, que je pense pas trop-trop difficile (pour mon niveau).

Il faudrait que je continue d'alterner Bach et un romantique, je pensais attaquer la Pastorale de Franck, et je réfléchissais à la Fantaisie en la de Franck également, un beau chantier, peut-être pas trop-trop difficile non plus !?

Personnellement, je ne pourrais pas travailler Bach sur Bach sur Bach... On prend plein de mauvaises habitudes, car Bach est une littérature qui se devine assez bien et du coup la lecture passe un peu au second plan. Dans Bach il n'y a que très peu de légato, donc là aussi c'est un truc qu'on ne travaille pas pendant ce temps. Au bout de quelques mois, prendre un Franck, un Dupré ou un Vierne revient à se remettre à travailler comme si on ne l'avait fait depuis longtemps et bonjour l'attention qu'il faut y mettre pour un résultat douteux. Dans la classe d'orgue de Chaisemartin, on travaillait toujours trois morceaux de front, un classique français (Marchand, Couperin...) Un classique allemand (Buxtehude, Bach, Krebs...) et un XIX/XX° siècle ( Franck, Guilmant, Lemmens, Langlais, Dupré, Alain, Duruflé, Bonnal, Reuchsel...) C'était (disait elle avec sagesse) pour ne pas prendre de mauvaises habitudes. Et combien elle avait raison.

Oui, tu as raison, c'est pourquoi je vais rester sur mon idée de garder au moins un romantique à côté d'un Bach.
Et j'ai toujours le piano pour garder le legato dans les doigts .Piano que je délaisse un peu du coup, tout à ma redécouverte de l'orgue, ce qui n'est pas bien, allez, je garde un chantier au piano aussi, là aussi j'ai plein de morceaux que je n'avais pas travaillés durant la majeure partie de mon existence !
Dieu que la vie est courte !

Mes morceaux avancent !

Avec l'arrivée de mon Hoffrichter, la motivation est encore plus grande, si cela était possible !

Nouveau phrasé du P&F BWV 547 en ut, pas facile car vaguement casse-g... dans certains passages acrobatiques, Toccata & Fugue en ré mineur terminée également.
La technique au pédalier s'améliore de mois en mois, je prends confiance.

J'attaque le P&F BWV  546, pas trop difficile, mais long, ensuite viendra le tour d'autres Bach dont je rêve depuis des lustres...

En parallèle, Bach et un romantique, je me tiens à cette pratique : la Fantaisie en la de Franck est en chantier, quelle sensation inouïe de le travailler avec le son d'un vrai CC, même si bien entendu cela ne remplace pas le vrai ! Mais la qualité du son hauptwerk est très motivante !

La Variation de Franck commence à venir dans les doigts, pas de commune mesure avec les deux premiers mouvements bien plus faciles.

Cet été, je ferai des vidéos de mes interprétations.

Les deux semaines de vacances m'ont permis de travailler davantage, la Variation de Franck est bouclée, il reste à l'assurer davantage mais ça fait un joli triptyque dans mon encore maigre répertoire.

La Fantaisie en la de Franck avance doucement, quel merveilleux morceau ! Dans un mois ou deux c'est bouclé je pense.  

Du coup je me mets sérieusement au superbe Prélude en si de Saint-Saëns dont je parlais plus haut, la registration avec le CC de Caen que j'ai choisie est la suivante :

- la MD attaque en premier (marqué comme 2ème clavier sur ma partition) au Récit, avec le Diapason 8' + Flûte 8',
- la MG plaque les accords du début (3ème clavier) au Positif avec Salicional 8' + Flûte Douce 4',
- le thème (1er clavier) au G.-O.  avec Montre 8' + Bourdon 8' + Gambe 8',
- Pédale Soubasse 16' + Violoncelle 8' + Bourdon 8'.

Et impossible de résister au Carillon de Wesminster, je le travaille un peu, par pur plaisir.

Et le P&F en ut mineur BWV 546 de Bach progresse également, c'est ma priorité avec la Fantaisie de Franck.

Ma façon de travailler : 2 morceaux en priorité (pour l'instant 1 Bach + 1 romantique), et 2 derrière plus en dilettante sans pression, en attendant qu'ils passent ensuite en priorité.

J'ai commandé quelques partitions, pour le futur :

- P&F sur le nom d'Alain, de Duruflé,
- 3 P&F de Dupré, l'Opus 36 de 1938,
- La transcription par Duruflé de Jésus que ma Joie demeure.

Peut-être que j'arriverai à faire ma première vidéo pour Pâques, ou juste avant les vacances d'été, cela reste un but mais j'avance en évitant de me mettre trop la pression, je n'ai plus envie de stresser à mon âge...

Force et Courage à toi

darinze a écrit:

Force et Courage à toi

Merci !
Avec de tels morceaux, et un matériel à la hauteur, la motivation est grande !

Paradise a écrit:

Les deux semaines de vacances m'ont permis de travailler davantage, la Variation de Franck est bouclée, il reste à l'assurer davantage mais ça fait un joli triptyque dans mon encore maigre répertoire.

La Fantaisie en la de Franck avance doucement, quel merveilleux morceau ! Dans un mois ou deux c'est bouclé je pense.  


Et impossible de résister au Carillon de Wesminster, je le travaille un peu, par pur plaisir.

Et le P&F en ut mineur BWV 546 de Bach progresse également, c'est ma priorité avec la Fantaisie de Franck.

Ma façon de travailler : 2 morceaux en priorité (pour l'instant 1 Bach + 1 romantique), et 2 derrière plus en dilettante sans pression, en attendant qu'ils passent ensuite en priorité.

J'ai commandé quelques partitions, pour le futur :

- P&F sur le nom d'Alain, de Duruflé,
- 3 P&F de Dupré, l'Opus 36 de 1938,
- La transcription par Duruflé de Jésus que ma Joie demeure.

Peut-être que j'arriverai à faire ma première vidéo pour Pâques, ou juste avant les vacances d'été, cela reste un but mais j'avance en évitant de me mettre trop la pression, je n'ai plus envie de stresser à mon âge...

Ca fait plaisir de voir quelqu'un qui parle des oeuvres qu'il travaille.

Le prélude, fugue et variation de FRANCK: la variation est effectivement un peu retorse à cause des doubles croches de la main gauche; c'est le problème de tous les droitiers: qu'est-ce que je ne ferais pas pour devenir ambidextre!
Au prélude, fugue, variation, je préfère de loin la Fantaisie en la qui est finalement assez peu jouée alors qu'elle est pourtant très prenante avec ses nombreux contrastes. J'ai en mémoire les versions de Demessieux, Cochereau et de Pincemaille qui sont superbes.

LA toccata en ré de BACH: j'avoue que ça m'a jamais intéressé. Je sais que la plupart des organistes se la mettent dans les doigts un jour ou l'autre, mais en ce qui me concerne, bof... Un peu pareil pour le Carillon de Westminster: trop entendu, alors qu'il y a beaucoup de Pièces de fantaisie chez VIERNE comme le Prélude, Lamento, Fantômes, etc. qu'on n'entend pas assez souvent.  

En tout cas, bon courage pour le P&F d'ALAIN et les 3 P&F op. 36 de DUPRE: c'est du lourd techniquement!

Pour ma part, je viens de finaliser le "Postlude pour l'office de complies" de J ALAIN. Comme registration, j'utilise gambe + voix céleste pour l'accompagnement plutôt que bourdon seul. Comme je n'ai malheureusement pas de mutations sur mon orgue pour la mélodie, je suis obligé de jongler avec les bourdons de 16 et 8, le salicional 8 et la doublette du GO, en les combinant de façon différente le long de la pièce pour éviter toute monotonie; et, ma foi, ça rend super bien!

Sinon, je travaille actuellement le 3e mouvement de la 5e sonate en trio de BACH après avoir travaillé le mouvement lent; c'est pas encore gagné, mais ça avance bien quand-même: p..... comme elles sont vachardes ces sonates! Mais, c'est probablement les pièces d'orgue chez Bach qui me plaisent le plus.

MENDELSSOHN: 3e et 4e variation (la toccata qui précède la fugue terminale) de la 6e sonate pour le moment; plus de difficultés que prévu dans ces guirlandes de doubles croches dans la 2e partie de la toccata, comme quoi on devrait jamais sous-estimer la difficulté d'un morceau, c'est un peu mon défaut parfois, et toujours rester sur ses gardes!

Enfin, la Toccata de la suite de DURUFLE (J'ai travaillé le Prélude il y a 10 ans) Je continue la mise en place, mais j'avoue que je me fais des frayeurs là-dessus; je compte bien la mener jusqu'au bout, mais comme disait Churchill "Je ne peux vous promettre que des larmes et du sang..." Quand on travaille des pièces pareilles, il vaut mieux miser sur le long terme, et surtout travailler autre chose à côté.

Bon travail et tenez-nous au courant.

Je pense qu'il est inutile de discuter des goûts et des couleurs concernant les œuvres, ces derniers étant fort heureusement divers et variés !  

Pour un pianiste, jouer les valses de Chopin n'a rien de déshonorant bien qu'elles soient hyper jouées et hyper popularisées, et ceci n'enlève rien à leur caractère génial.

Pour ma part, à l'orgue (comme au piano) j'éprouve un plaisir immense aussi bien avec des œuvres connues qu'avec d'autres moins connues.

Ensuite, les œuvres abordées vont dépendre de son propre bagage technique, les P&F de Dupré sont sublimes mais affreusement difficiles (pour moi, par pour Olivier Latry ou autre).

Je trouve dans le célébrissime Carillon de Westminster tous les ingrédients du tube, et j'adore les tubes !!!   L'originalité des séquences rythmiques, la subtilité des accords main gauche dans les reprises du thème du début démontrent la virtuosité d'écriture de Vierne et m'enchantent, ce qui ne signifie pas que je sois béotien, j'écoute de l'orgue depuis l'âge de 8 ans...

Et j'ai l'impression de redécouvrir la 5ème de Beethoven à chaque fois que je l'entends, que voulez-vous, et je vais attaquer la Passacaille et Fugue de Bach dès la fin de l'été avec un plaisir indicible (je l'écoutais en boucle avant même de commencer le piano !), et la Toccata de Widor, youpi !

La Toccata de Duruflé, j'adore, mais ouh-là ! C'est duraille ! Comme le P&F sur le nom d'Alain !   Je doute y parvenir, bien fait pour moi, je n'avais qu'à ne pas lâcher le classique à 18 ans !

La Toccata de Vierne, que j'adore également, ho-là-là ! Le rêve de jouer ce chef'-d'œuvre ! Je me souviens encore tournant les pages pour mon prof qui la répétait ! Des moments inoubliables !

Bon, c'est parti, il faut absolument que je produise quelques morceaux en vidéo cet été, c'est important pour moi bien que certainement pas pour les forumeurs ni pour le monde de l'orgue, mais l'Orgue Libre en aura la primeur mondiale, c'est promis !!

Pour ces répertoires très fréquentés, je parlais de façon générale: les goûts et les couleurs ne se discutent pas, je suis bien d'accord et je ne me permettrais absolument pas de les critiquer! En même temps, il y a aussi beaucoup d'autres belles choses qu'on entend peu (et pas seulement à l'orgue ou dans le classique).
Il m'arrive aussi de jouer des choses très connues (Choral du veilleur de Bach) et j'envisage plus tard de travailler les fameuses Litanies d'Alain et la Pièce héroïque de Franck quand j'aurai (enfin!) bouclé les oeuvres que je travaille actuellement.

En tout cas, ce serait un plaisir de voir vos vidéos!

brasilia a écrit:

En tout cas, bon courage pour le P&F d'ALAIN et les 3 P&F op. 36 de DUPRE: c'est du lourd techniquement!

Oui ! Là je reconnais que j'ai eu les yeux plus gros que le ventre, on verra dans un an (ou deux, ou dix).

Citation :

p..... comme elles sont vachardes ces sonates! Mais, c'est probablement les pièces d'orgue chez Bach qui me plaisent le plus.

Bravo d'attaquer une Sonate en Trio !  
Clair que c'est vachard !  À la fin de mon enseignement dans ma jeunesse j'avais attaqué une sonate (je ne sais plus laquelle), j'en ai un souvenir de souffrance...
Comme je le dis par ailleurs, j'adore ces sonates par Helmut Walcha, pour moi il reste une référence !
Ces pièces sont des bijoux, mais je suis tout aussi fou des Toccatas et autres P&F de Bach.

Citation :

En tout cas, ce serait un plaisir de voir vos vidéos!

Merci, et j'espère que ce sera un plaisir , c'est pourquoi je ne me permettrai d'en faire que si j'en suis à peu près satisfait, et certainement pas avant.
Au pire, je n'en ferai pas, ouy bien je reporterai pour Noël. Mais pas question de faire n'importe quoi.

J'ai la même opinion que vous au sujet de ces sonates par Walcha. Je trouve qu'on n'a pas fait mieux et il m'arrive encore de les écouter en boucle. Il avait cet art particulier de la registration, connu de lui seul (il n'en a jamais partagé le secret) et qui a malheureusement disparu avec lui. D'aucuns trouveront son jeu trop lié, à l'ancienne, mais franchement, ça passe de façon magistrale. Réécoutez encore les 3e mouvements de la 1ere et de la 6e sonate, j'ai jamais entendu quelque chose comme ça: telle une drogue dure, les autres versions me paraissent banales à côté.
Les autres versions discographiques ( intégrales de l'oeuvre d'orgue) récentes ou déjà anciennes m'ennuient assez en vérité. Je fais une exception pour la version de Kei Koito; avec des moyens techniques radicalement différents d'un point de vue stylistique, ses sonates sont pleines de vie et ça swingue d'une façon incroyable (enregistrées il y a plus de 20 ans chez Harmonica records). Deux versions contrastées et complémentaires et mes versions de chevet pour ces sonates.

brasilia a écrit:

Les autres versions discographiques ( intégrales de l'oeuvre d'orgue) récentes ou déjà anciennes m'ennuient assez en vérité.

J'ai la même impression, et je crois que cela tient au souci d'«authenticité » baroque que nous subissons.
Je pense que comme moi vous avez connu l'époque ou les P&F étaient interprétés avec des changements de clavier et de registration, ce qui est moins le cas à présent.
Personnellement, je n'ai cure de cette linéarité de registre et de clavier unique de bout en bout, je change de clavier, je fais des progressions de registre, bien entendu seulement quand cela est possible et quand je juge que cela apporte quelque chose à l'œuvre.
J'écouterai l'interprétation de Kei Koto, je ne connais pas.

Paradise a écrit:

Je pense que comme moi vous avez connu l'époque ou les P&F étaient interprétés avec des changements de clavier et de registration, ce qui est moins le cas à présent.
.

Je ne peux hélas me fier qu'aux enregistrements qui existent(aient) dans le commerce. Je possède en CD les versions des P&F et autres toccatas par Maurice et Marie-Madeleine Duruflé (chez EMI) déjà bien anciennes sur le Gonzales de Soissons: il faudrait que je les réécoute mais il me semble que les changements de claviers ou de registration ne sont pas aussi systématiques. A voir...

  De toute façon, joués de façon linéaire ou joués avec tous ces changements, tout dépend aussi de la qualité de l'interprétation... et de la qualité de l'orgue utilisé; rien ne me dérange tant que ça "accroche" l'oreille; il y a autant de façons de jouer que d'interprètes et c'est tant mieux!

 Ceci étant, je me rappelle d'un concert Bach joué par Marie-Claire Alain sur le Clicquot de la Cathédrale de Poitiers il y a longtemps: c'était linéaire comme à son habitude et chiant comme la pluie! L'orgue n'est pas en cause, je trouve que Bach sonne très bien sur un orgue français du XVIIIe siècle; mieux en tout cas que ces nombreux bouzins néo-baroques.

Pour le coup, je ne me référais pas aux enregistrements des Duruflé à Soissons, que je trouve pour ma part vieillis : tempi assez lents, quelques fois même vraiment trop lents, registrations pas toujours plaisantes.

Je me référais à Helmut Walcha et surtout à Karl Richter, ce dernier brillant dans ses interprétations, sachant allier dynamisme et clarté, progressions dans les registrations, changements de claviers, tempi dynamiques (mais sans excès à la Virgil Fox), tout ce qui manque cruellement aux interprétations des Duruflé.

Je me souviens aussi, toujours dans les années 60 et 70, d'interprètes dans les concerts, où les progressions étaient quelques fois un peu olé-olé : la grande fugue qui commence par un Bourdon 8', et qui finit avec le Tutti, j'exagère un peu mais c'était l'esprit de certains. !
Cochereau était assez dans cette façon d'interpréter.

Bon, ceci étant dit, mes propos n'engagent que moi.