Johannes BRAHMS (1833-1897)
Peu de grands compositeurs de renommée internationale ont composé pour l'orgue. Si on exclut Johann Sebastian Bach, César Franck, Franz Liszt et Olivier Messiaen qui ont accordé à l'orgue une place importante et significative, les autres compositeurs universellement connus ne lui ont laissé qu'une place relativement marginale: Mozart, Mendelssohn, Schumann, Brahms...
Comme Mendelssohn, Brahms a écrit pour l'instrument sans avoir cherché à en révolutionner les codes se contentant de reprendre des formes anciennes du baroque à une époque où on redécouvrait Bach - prélude et fugue chez les deux, sonate chez Mendelssohn, prélude de choral chez Brahms - avec un langage harmonique bien évidemment réactualisé.
Les oeuvres pour orgue de Brahms ont été composées à la fin de sa vie. On y retrouve ce raffinement qui est la marque de fabrique des grands musiciens, en contrepoint de ces organistes-compositeurs qui ont écrit essentiellement pour l'orgue, ce qui n'enlève en rien par ailleurs la grande qualité et la profonde originalité de leurs oeuvres.
Pour illustrer ces propos, j'ai choisi une version de ces pièces au disque qui demeure ma référence tant pour l'interprétation que pour l'orgue utilisé:
Intégrale des oeuvres pour orgue par Jean-Pierre Leguay sur le Cavaillé-Coll de Saint Ouen de Rouen; édité chez Euro Muses (années 80? 90?)
Pour des versions isolées, voici quelques liens youtube:
https://www.youtube.com/watch?v=6DY-0o3kZuw
Choral "Herzliebster Jesu" par Frédéric Zapata sur l'orgue Wenner de Saint-Louis des Chartrons à Bordeaux.
https://www.youtube.com/watch?v=2Oai4r2KTt8
Jean-Dominique Pasquet à l'orgue Gonzales de l'Oratoire du Louvre - Paris
https://www.youtube.com/watch?v=cVqFU47NYck
Choral « D'une tendre racine naquit une rose ; idem pour l'interprète et l'orgue
https://www.youtube.com/watch?v=OCnjK-mPYSo
Choral « Mon cœur désire une fin heureuse"; idem pour l'interprète et l'orgue
https://www.youtube.com/watch?v=TN4TB3U5KXc
Fugue en la bémol mineur par Wayne Marshall (orgue inconnu).
C'est la seule version acceptable que j'ai trouvée sur la toile pour cette oeuvre austère mais superbe; mais on est loin de Jean-Pierre Leguay (qui est parfait pour ce répertoire, je trouve).
J'ai systématiquement évité des instruments allemands ou autrichiens aux sonorités souvent pâteuses ou au contraire acérées. Mais, ce n'est qu'une question de goût personnel: il paraît qu'on on a tous des oreilles différentes.