Orgue Cavaillé-Coll/Roethinger de Mulhouse St-Etienne (catholique) (68)

Bonsoir,

Dépoussiérage de cette section avec un nouveau reportage !
Je vous présente le seul Cavaillé-Coll d'Alsace, construit en 1860 pour l'église St-Etienne (catholique) de Mulhouse (68).

L'instrument conserve un très grosse part de matériel d'originee, mais il a été plusieurs fois modifié au cours du temps. Les travaux de Roethinger en 1963 ne l'ont pas laissé indemne : affreux Positif de dos avec Cymbale et Larigot ; 2', Chalumeau et Mixture de Pédale Et une nouvelle console, malheureusement assez moche... même la plaque d'adresse n'est pas celle d'origine...
Le Positif de dos aura eu un avantage : il contient les petits jeux, et a donc permis d'éviter la recoupe de jeux des autres claviers. Michel Chapuis avait même reconnu qu'il avait ici commis une erreur de jeunesse.
A noter que le jeu noté Cromorne au positif est une Clarinette, et que la Doublette du Positif a été décalée en Tierce à la demande d'Alain Langrée, qui fut organiste ici. Pourquoi pas...

L'historique et la composition : http://decouverte.orgue.free.fr/orgues/muetienn.htm

Malgré les modifications, c'est vraiment un bel instrument, plein de possibilités ! Je n'ai pas pu profiter des anches du GO, déposées pour confection de nouveaux râteliers pour tenir les pavillons. Mais ce n'est que partie remise, j'y retournerai  

Place aux photos !









[/url]









A+,
Jonathan

Hélas, hélas... Comme toujours la mise au goût en vigueur, insatisfaits éternels de ce qui existe.

Ce cavaillé-coll n'était pas exempt de défaut, malgré une bonne matière de départ. Par exemple le fait d'avoir un récit romantique (relativement indigent) et peu caractérisé par rapport au positif (de acc)

Bon on va dire qu'il fallait un quatrième clavier pour faire concurrence à l'autre orgue équivalent: celui du temple saint étienne par Walcker...

Il est plus qu'évident maintenant qu'un positif de dos sur un tel orgue n'a aucune justification, et qu'un solo expressif avec des jeux de caractère aurait été bien plus pertinent. Le rajout d'un quintaton 16' et d'une bombarde 16' au récit auraient terminé la conception d'un grand symphonique.

Merci pour ce reportage Jo'

Richaud a écrit:

Ce Cavaillé-Coll n'était pas exempt de défaut, malgré une bonne matière de départ. Par exemple le fait d'avoir un récit romantique (relativement indigent) et peu caractérisé par rapport au positif (de acc)

Bon on va dire qu'il fallait un quatrième clavier pour faire concurrence à l'autre orgue équivalent: celui du temple saint Etienne par Walcker...

Il est plus qu'évident maintenant qu'un positif de dos sur un tel orgue n'a aucune justification, et qu'un solo expressif avec des jeux de caractère aurait été bien plus pertinent. Le rajout d'un quintaton 16' et d'une bombarde 16' au récit auraient terminé la conception d'un grand symphonique.

Le récit est un peu juste par rapport au positif sur le papier, mais ce n'est pas le cas à l'audition ! Le titulaire regrette d'ailleurs l'absence d'une Trompette au Positif, pour lui donner un peu plus de puissance.

Pour un 4ème clavier de solo, ce serait évidemment plus intéressant et cohérent que le positif de dos. Le titulaire m'a dit que le seul intérêt de ce plan sonore était l'illusion qu'il donne dans le Tutti d'un accouplement à l'octave aigüe.
Le Quintaton au récit ferait doublon avec le positif. Par contre une Bombarde aurait été intéressante oui !

L'orgue du temple (qui contient beaucoup de matériel Schwenkedel en fait) devait d'ailleurs être restauré dans son état Walcker de 1866, mais ça a capoté... Le chantier devrait reprendre une fois les travaux à l'intérieur du temple terminé, mais j'ignore si le projet sera le même...

A+,
Jonathan

Jonathan B a écrit:

Le Quintaton au récit ferait doublon avec le positif. Par contre une Bombarde aurait été intéressante oui !

S'il y a un Quintaton au positif, (ma mémoire fait défaut à mon âge) alors on met un bourdon (Lieblichgedeckt) ou un salicional 16' pour avoir du choix.

Jonathan B a écrit:

L'orgue du temple (qui contient beaucoup de matériel Schwenkedel en fait) devait d'ailleurs être restauré dans son état Walcker de 1866, mais ça a capoté... Le chantier devrait reprendre une fois les travaux à l'intérieur du temple terminé, mais j'ignore si le projet sera le même...

Assurément non. C'était un arrangement avec Michel Gaillard, qui travaillait chez Aubertin, département "On vous fait ça, soyez sans crainte et on peut s'entendre... "

Mais voilà, l'appel de fonds n'a pas donné 90 000 € et du coup il a fallu attendre.
Quand on a des FO de l'âge de Michel Gaillard (et de Bernard Aubertin qui est du même âge) on attend pas 20 ans car ils ne feront pas le travail à 90 ans. Michel est en retraite, Aubertin pas bien loin. Celui qui va reprendre le démontage de cet orgue va s'amuser pour lui redonner vie.
Assurément il faudra faire appel à l'étranger, Kuhn ou Klais pour y arriver, mais la note sera salée.

Richaud a écrit:

la note sera salée.

Si elle est parfaitement accordée au diapason LA=440, ça passe.

Bonsoir,

Richaud a écrit:

S'il y a un Quintaton au positif, (ma mémoire fait défaut à mon âge) alors on met un bourdon (Lieblichgedeckt) ou un salicional 16' pour avoir du choix.

Oui ça irait bien !

Richaud a écrit:

Assurément non. C'était un arrangement avec Michel Gaillard, qui travaillait chez Aubertin, département "On vous fait ça, soyez sans crainte et on peut s'entendre...   "

Mais voilà, l'appel de fonds n'a pas donné 90 000 € et du coup il a fallu attendre.
Quand on a des FO de l'âge de Michel Gaillard (et de Bernard Aubertin qui est du même âge) on attend pas 20 ans car ils ne feront pas le travail à 90 ans. Michel est en retraite, Aubertin pas bien loin. Celui qui va reprendre le démontage de cet orgue va s'amuser pour lui redonner vie.
Assurément il faudra faire appel à l'étranger, Kuhn ou Klais pour y arriver, mais la note sera salée.

Je reste prudent... car ce n'est pas la version qui m'a été rapportée .
Mais je suis d'accord sur le dernier point : reconstruirez un orgue depuis longtemps démonté ne sera pas simple, et pas donné !

darinze a écrit:

Richaud a écrit:

la note sera salée.

Si elle est parfaitement accordée au diapason LA=440, ça passe.

En l'occurrence, pour ce projet, tout le monde n'était pas au même diapason

A+,
Jonathan

Jonathan B a écrit:

En l'occurrence, pour ce projet, tout le monde n'était pas au même diapason

C'est ennuyeux. On va vers un affrontement de tempéraments, alors ?

Rhhôôô...

En réalité, c'est toujours comme ça que ça se passe quand on est en présence d'un instrument complètement modifié et qui n'a plus rien de son illustre ( ou non? ) original.
Certains voudront que l'on reconstruise exactement comme à l'origine.
D'autres voudront que l'on conserve les modifications qui ont toujours une raison d'avoir été faites.
Enfin d'autres voudront modifier encore la bête pour l'adapter à leurs souhaits.

Les exemples sont nombreux dans les trois cas.

Bonsoir,

darinze a écrit:

C'est ennuyeux. On va vers un affrontement de tempéraments, alors ?

Plus ou moins oui

Richaud a écrit:

En réalité, c'est toujours comme ça que ça se passe quand on est en présence d'un instrument complètement modifié et qui n'a plus rien de son illustre ( ou non? ) original.
Certains voudront que l'on reconstruise exactement comme à l'origine.
D'autres voudront que l'on conserve les modifications qui ont toujours une raison d'avoir été faites.
Enfin d'autres voudront modifier encore la bête pour l'adapter à leurs souhaits.

Les exemples sont nombreux dans les trois cas.

Tout à fait d'accord ! Et je pense que les trois solution se valent autant les unes que les autres. Evidemment, lorsqu'un instrument conserve une grande part de matériel d'origine, une restauration/reconstruction pour le remettre dans son état d'origine se justifie, si tant est que ce dernier est intéressant, ce qui n'est pas toujours le cas. Malheureusement, nombre d'instruments qui avaient reçus un 2nd clavier et un pédalier plus grand les ont perdus dans des restaurations récentes, ce qui est regrettable vu que le répertoire accessible se retrouve limité .
Quant aux modifications, si elle sont en harmonie avec le reste, je trouve qu'il y a tout intérêt à les conserver. De même, faire des modifications pour compléter des chapes vides, ou étendre les possibilités si l'orgue est limité, est une option intéressante, tant que les changements ne tranchent pas avec le matériel existant.

A+,
Jonathan

Merci pour ce reportage !

En effet, la composition de cet instrument est aberrante à cause de ce positif !

Il semble que dès l'origine cet orgue manquait de puissance, le lien vers son historique en témoigne.
Quand une restauration sera devenue nécessaire, je pense que se pencher sur le cas de cet instrument sera un joli casse-tête, et que des modifications seront nécessaires.
Au vu du matériel de CC préservé, il est clair qu'il faudrait se réorienter vers cette esthétique, ajouter quelques jeux au Récit et au moins une Trompette au Positif intérieur, tout en supprimant ce positif de dos incongru !
Si on décide de garder les 4 claviers, un clavier pourraitt servir de clavier de Bombarde/accoupleur.

Bon, c'était juste de ma part pour m'amuser à imaginer comment redonner en imagination de la cohérence à cet instrument, parce qu'évidemment il y aurait à budgétiser tout cela...