Tiens! Je n'avais pas vu ce fil...
Pour un pianiste, le passage à l'orgue est "presque" une formalité. C'était la voie qui était imposée quand j'étais jeune, il fallait débuter par le piano puis passer à l'orgue, l'examen d'entrée à la classe d'orgue se faisant au piano.
Ca ne semble plus être le cas. En fait après renseignements pris les jeunes arrivent à l'orgue par hasard, puis constatant que c'est quand même un peu abrupt repartent comme ils sont venus. Je ne connais pas le ratio exact de jeunes qui obtiennent leur diplôme au CRR par rapport au nombre total d'élèves de la classe mais à Dijon, on arrive à 1/150...
Le passage piano-orgue est assez déroutant. En premier le clavier qui joue dès qu'on appuie sur les touches (alors qu'au piano il faut les lancer, voir les attaquer) et qui ne s'arrête pas tant qu'on a pas complètement enlevé le doigt.
Ensuite le pédalier qu'il faut dompter, où il faut garder son équilibre (fastoche quand on voit un organiste jouer, moins quand on y est) et où le cerveau persiste à mélanger l'une des mains avec les pattes (la main gauche pour les droitiers) enfin l'encombrant "autre pied" qui fait qu'on se bouscule dans les traits rapides ou les grands écarts.
Accompagner les messes peut se faire même au piano, les évangélistes le font. Donc là vous pouvez faire illusion dès le départ. Il faut simplement travailler la registration, mais là demandez conseil à l'organiste que vous remplacerez, chaque orgue est différent et ce qui marche sur l'un ne va pas sur l'autre.
Il faudra bien sûr harmoniser à vue les différents cantiques, souvent juste une ligne mélodique et des accords de guitare. Ne pas oublier de transposer (souvent on descend d'un demi ou d'un ton suivant l'animateur qui bat la mayo. ) Donc on se familiarise avec les clés d'UT4 (main droite et UT3 à l'octave pour la main gauche et les pieds).
Heureusement, si vous vous débrouillez bien, il y aura peut-être un apéro à la fin de l'office.