Frédéric Champion à St Jean Baptiste, Montréal, Québec

Frédéric Champion, 1er Prix du Concours Canadien International 2008

Nouveau CD chez Atma Classique

Programme :
Symphonie no 6 op. 42 no 2 Widor, Charles Marie
1 Allegro
Suite op. 5 Duruflé, Maurice
2 Prélude
3 Sicilienne
4 Toccata
Trois Poèmes Escaich, Thierry
5 Eaux natales
Laudes op. 5 Florentz, Jean-Louis
6 Harpe de Marie
7 Regard vers l’Aïr Robin, Jean-Baptiste
8 Deuxième Fantaisie, JA 117 Alain, Jehan
Évocation op. 37 Dupré, Marcel
9 Allegro deciso
10 Danse macabre op. 40 Saint-Saëns, Camille

Je ne connais pas l'organiste, mais le programme est chouette. T'a eu l'occasion de l'écouter ? ca donne quoi ?

A mon avis ça vas très très mais alors très bien !
Frédéric c'est une sacré pointure ! pour avoir eu l'occasion de l'entendre, je garde un excellent souvenir de sont concert à Saint-Malo.

où peut-on se procurer ce CD ?

Le CD doit être distribué en France par Abeille.
Si certains pourront critiquer le programme de ce premier CD, peut-être un peu convenu et aux registrations traditionnelles, très bien servi par le superbe Casavant de St Jean-Baptiste :

• l'Allegro de la 6ème de Widor (sans surprise mais aux couleurs si proche de Cavaillé-Coll),
  
• la Suite de Duruflé (on pourra apprécier les couleurs de détails du Casavant dans la Sicilienne),
  
• l'Allegro deciso de Dupré (un peu retenu par moment),

on note tout de même la présence de

• la superbe musique de Jean-Louis Florentz : Harpe de Marie, extrait des Laudes op. 5,
  
• d'Eaux Natales, extrait des Trois Poèmes de Thierry Escaich
  
• et Un regard vers l'Aïr, composition de Jean-Baptiste Robin

Frédéric Champion nous gratifie tout de même d'une chose assez rare chez les organistes français : sa propre transcription de la Danse Macabre de Camille Saint-Saens, comparable en richesse à l'incroyable version d'Edwin Lemare.

Découvrez l'orgue ici

Cet extrait vidéo me donne vraiment l'envie de commander ce disque : un clic et ça va être vite fait !

Je connais bien cet orgue étant dans ma ville natale. Cependant, je l'ai jamais vraiment aimé, car trop d'influence britannique, avec les Willis et cie que j'aime peu, comme c'est le cas de tous les Casavant. Heureusement que celui de Saint-Jean Baptiste fut notablement amélioré lors de sa dernière restauration majeure dans les années 90. Enfin, quand nous le comparons avec le Cavaillé-Coll de Saint-Ouen à Rouen, ce Casavant sonne d'avantage comme un orgue de barbarie...

Il me semble que comparer orgues anglais et français n'a pas de sens.
Autant comparer les truffes et le foie gras. On aime, ou pas, mais on ne peut pas comparer.
Sinon, on ouvre la boîte de Pandore de la hiérarchisation des esthétiques, qui a conduit à trucider plein d'orgues XIX° en France parce qu'il y avait encore un tuyau de bourdon XVIII° dedans, et que "c'est mieux". Qui fera passer à la casserole plein d'orgues du début XX° parce qu'ils sont pneumatiques et qu'on n'aime pas leurs gros diapasons bien épais en spotted ou en zinc et leurs gambes archi-tranchantes, alors que c'est un style tout à fait honorable.
Et qui a mené à "rectifier" cet orgue Casavant dans une vaine tentative de faire un orgue "français"... Au lieu de le laisser tranquille et de faire un vrai orgue français un peu plus loin.

L'orgue de Saint-Jean Baptiste ne fut point l'objet de vaines tentatives d'en faire un orgue français, au contraire. D'ailleurs le titulaire Jacques Boucher s'assura continuellement lors de sa grande restauration que Casavant respecte l'harmonisation initiale à 80% de ses jeux. Le Cornet de viole insipide qui servait à pratiquement rien fut heureusement remplacé par un vrai cornet. Le clavier de Solo fut amélioré en jeux. Enfin, quelques jeux de la famille des trompettes, sonnent moins les klaxons de camions à l'anglaise, donc des anches non poisseuses.

En conclusion, comparer un orgue anglo-canadien Casavant et un Cavaillé-Coll comme à Saint-Ouen quand le contenu de l'enregistrement est de la musique française, tombe au contraire sous le sens.

Que tu aimes les orgues anglaises, c'est ton choix et c'est tant mieux. Il en faut des gens qui aiment les tuba misérabilis... oups! pardon! Tuba mirabilis.

...comme il faut des fanatiques fossilisés dans les années 70, qui aiment les caisses à savon remplies et sifflets pseudo-néo-XVII° sans fondamentale. Oups.

Sinon, pour L'orgue de St J-B, il me semble avoir lu un article signé Coignet qui expliquait clairement l'intention d'optimiser cet orgue pour l'interprétation de la musique symphonique française. Je dois confondre. Autant pour moi.

Bien d'accord! Autant il faut sauvegarder les témoins authentiques du passé, autant il est absurde de créer des pastiches incluant même les tares pour raisons historiques. Oui l'orgue néo classique a connu des orgues de qualités médiocres, trop pointues, clavecinisantes comme disait justement Pierre Cochereau. Mais aujourd'hui il y a des néos de superbes qualités, dû à l'évolution.

Coignet a voulu en faire un orgue un peu plus apte à faire entendre convenablement de la musique française, mais en aucun temps son but fut d'en faire un nouvel orgue pleinement à la française. D'ailleurs, Elgar sonne toujours mieux que Widor sur cet orgue et mieux qu'avant sa restauration, car Elgar est embelli grâce aux correctifs salutaires de la restauration..