Non, il n'y a pas qu'un asile à Charenton (d'ailleurs est-il fermé ou peut-on encore le visiter dans son jus -qu'on lise autant Saint-Simon ou les enquêtes du commissaire Le Floch...
Il y a aussi un très bel orgue de Cavaillé-Coll, un peu perché, qui camoufle sa vraie dimension par un bizarre effet de perspective : est-il lointain et gigantesque, est-il proche et tout petit ? L'église a un visage républicain bon teint et arbore une devise et un "propriété de l'état" (ou quelque chose comme ça) qui rappelle que la banlieue n'a pas toujours été morose... L'intérieur est délicieusement suranné, bien entretenu (un peu d'humidité sur le mur de droite...)... Le parquet ciré alterne avec des mosaïques défraîchies mais robustes, la pierre s'est creusée sur le passage des fidèles mais tout respire le solide, le franc, le simple (la voûte, toute droite, la géométrie, partout sensible). Bref : du rationnel.
Oui, mais alors, quand ça se met à sonner à la tribune, ça ronfle, c'est rond, c'est chaud, c'est velouté, ça trompette ! C'est puissant comme tout, ça fait grésiller les oreilles comme à Notre-Dame et tout ça avec 20 jeux à peine ! Du meilleur Aristide : tailles larges, sonorités amples, point de vulgarité ni de pingrerie !
Bon, certes, il faut y aller avec ses biscotos quand les claviers sont accouplés... Mais c'est un plaisir à manier.
Merci à Jean de son accueil nocturne...