Sésolfaut ?

Chers et savants forumistes, mon ignorance est grande : je bute sur ce mot qu'Internet lui-même n'a pas voulu me définir.
En lisant un ouvrage sur l'orgue français, je trouve cette phrase (sur l'introduction d'une tierce au positif) :
"ung jeu de Tierce, lequel sera accordé à la tierce de 2' ouverts, lequel jeu sera coupé en Sésolfaut milieu du clavier, lequel jeu sera fait de plomb"
Qui sait ce que ce mot veut dire ?

Il faut poser la question aux techniciens conseils ou autres entités qui passent leur vie à se mast....er l'esprit avec des considérations de la sorte. Mais ce mot ne serait-il pas Ré-Sol-Fa -Ut, qui serait plus plausible?

Il faut lire C sol fa ut. Autrement dit l'ut de la clef. Selon le procédé dit de la "solmisation' (la main musicale de G d'Arezzo) cet ut peut se chanter sol ou fa selon la commodité. Bien sûr il n'est pas question de hauteur absolue mais de tétracorde similaire 2 tons puis 1/2 ton, celui de Fa induit naturellement le Sib... Pratique pour chanter le grégorien.

A D.R.:
Voilà un joli sujet de philo pour les années à venir.

Excellent, mais je n'ai pas du tout envie de terminer "solmisé"

Richaud a écrit:

Excellent, mais je n'ai pas du tout envie de terminer "solmisé"

Pourtant la main de Guido d'Arezzo... mais nous nous égarons...

Je vous remercie tous deux pour votre réponse rapide et circonstanciée, que vous avez émaillée d'une fraiche jovialité. Vous avez raison : rien d'important ne saurait être dit ou fait sans une pointe d'humour...
Ceci dit, revenons à des choses plus sérieuses. En guise de remerciements, je me propose de vous faire cadeau d'une photo qui vous fera découvrir un instrument rare et injustement oublié...

Voici donc le grand orgue de l’abbatiale Saint-Nectaire de Crécy-les-Vignes. Le titulaire est Gontran Blanfort.

très belle photo montage avec l'orgue de la Chapelle de Saint-Louis la Salpetrière !

bien vu ! je cherchais l'original sans le trouver!

Bravo Éric !

Voici une vue non trafiquée qui, je l'espère, lavera l'outrage que j'ai commis...



Je dois avouer que j'ai un petit faible pour cet instrument. Mais chaque fois que je le vois, je me pose cette question : comment se fait-il qu'il fut un temps où l'on dotait les chapelles d'hôpitaux de tels instruments, et qu'aujourd'hui, on n'est même pas capable de doter d'orgues dignes de ce nom toutes nos salles de concert ? Or, sauf erreur de ma part, nous sommes plus riches qu'à cette époque : où passe l'argent ? Qui le dépense et pour quoi ? Mais je ne veux pas faire de politique, car j'ai de très mauvaises relations avec la mafia...

Je dois avouer aussi que j'aime beaucoup son grand frère de Ste-Élisabeth :

Citation :

Mais chaque fois que je le vois, je me pose cette question : comment se fait-il qu'il fut un temps où l'on dotait les chapelles d'hôpitaux de tels instruments, et qu'aujourd'hui, on n'est même pas capable de doter d'orgues dignes de ce nom toutes nos salles de concert ? Or, sauf erreur de ma part, nous sommes plus riches qu'à cette époque

Nous peut-être, l'Eglise sûrement pas!

mais cette question reste intéressante, à une certaine époque l'orgue était réellement considéré comme le roi des instruments et le signe indispensable d'une culture musicale. A l'heure des clips MTV et du bidouillage électronique, personne ne veut plus mettre d'argent dedans...

Dommage que l'o de la salpétrière ne soit utilisé que lors de quelques concerts.
Dommage que ce ne soit plus un Suret mais un Maciet.
Dommage que le petit o. de la chapelle utilisée pour le culte ne soit pas en usage
Dommage, dommage...

escolore a écrit:

Dommage que ce ne soit plus un Suret mais un Maciet.

La restauration de 1978 a été effectuée par MULLER. (je ne sais pas si Adrien Maciet était encore chez Muller à cet époque ou à son compte...)

Michel Calmettes a écrit:

Je dois avouer aussi que j'aime beaucoup son grand frère de Ste-Élisabeth :

Alors je vous signale que l'A. Cavaillé-Coll vient de sortir un numéro de la Flûte Harmonique sur les musiques et musiciens à Sainte Elisabeth, par Christophe d'Alessandro.