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| Impro de Briggs à St Sulpice | |
| | Auteur | Message |
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flûte harmonique
Messages : 154 Date d'inscription : 07/11/2010
| Sujet: Impro de Briggs à St Sulpice Mer 21 Sep 2011 - 22:50 | |
| https://www.youtube.com/watch?v=IaKVueGVfQE&feature=related
Selon moi un des tous meilleurs improvisateurs dans un style que je chéris particulièrement! | |
| | | Richaud
Messages : 2275 Date d'inscription : 12/12/2009 Localisation : Nuits Saint Georges
| Sujet: Re: Impro de Briggs à St Sulpice Jeu 22 Sep 2011 - 8:19 | |
| Coincidence, je suis tombé sur cette improvisation il y a deux jours. C'est déjà mieux que ce que l'on entend un peu partout ailleurs, il y a une certaine construction "lisible". Mais en furetant un peu plus, je suis tombé sur ceci: https://youtu.be/RHQgRX4RUBg https://youtu.be/Eswghanz__Y L'enregistrement est un peu vieux, l'orgue dans son état "néoclassique", mais on se rend compte que pour atteindre ce niveau de construction et de contrôle des pulsions (l'organiste qui devient de plus en plus dément au fur et à mesure que le son augmente, jusqu'à ne plus jouer que des clusters, en pensant que si les chamades hurlent en plus, c'est que c'est bien mieux...) je n'ai encore entendu personne qui surpasse le maître, même si Pierre Cochereau lui arrivait parfois aux épaules, quand il était inspiré. Ce qui m'a le plus étonné, c'est la ressemblance entre l'impro de Dupré et les oeuvres de Max Reger... | |
| | | flûte harmonique
Messages : 154 Date d'inscription : 07/11/2010
| Sujet: Dupré Jeu 22 Sep 2011 - 19:51 | |
| - Richaud a écrit:
- Coincidence, je suis tombé sur cette improvisation il y a deux jours. C'est déjà mieux que ce que l'on entend un peu partout ailleurs, il y a une certaine construction "lisible".
Mais en furetant un peu plus, je suis tombé sur ceci:
https://youtu.be/RHQgRX4RUBg
https://youtu.be/Eswghanz__Y
L'enregistrement est un peu vieux, l'orgue dans son état "néoclassique", mais on se rend compte que pour atteindre ce niveau de construction et de contrôle des pulsions (l'organiste qui devient de plus en plus dément au fur et à mesure que le son augmente, jusqu'à ne plus jouer que des clusters, en pensant que si les chamades hurlent en plus, c'est que c'est bien mieux...) je n'ai encore entendu personne qui surpasse le maître, même si Pierre Cochereau lui arrivait parfois aux épaules, quand il était inspiré.
Ce qui m'a le plus étonné, c'est la ressemblance entre l'impro de Dupré et les oeuvres de Max Reger... Ah oui Marcel Dupré. Je l'ai entendu en direct à St Sulpice et pour lui improviser une fugue à 5 voix était une pure formalité. Beaucoup lui reprochent son trop d'intellectualisme et le formalisme de la construction de ses impros. Cochereau à l'opposé s'échappait toujours: il y avait chez lui plus d'inventivité que chez son bon Maître. Cela étant, il faut considérer l'état de ses articulations, y compris dans l'enregistrement que vous citez.Dès les années 50 la vitesse d'exécution de ses idées se trouvait ralentie par l'arthrose des doigts. Confer le concert de 69 à NDP encore pire de ce point de vue mais si émouvant par le traitement incomparable des thèmes proposés par PC. | |
| | | Richaud
Messages : 2275 Date d'inscription : 12/12/2009 Localisation : Nuits Saint Georges
| Sujet: Re: Impro de Briggs à St Sulpice Jeu 22 Sep 2011 - 22:04 | |
| Très bonne remarque sur Pierre Cochereau. Sa facilité à imaginer des variations surprenantes lui permettait (avec sa virtuosité "que j'vous dis pas...") de s'échapper du carcan de la forme et de la construction. C'est en celà que Dupré impose le respect: même s'il souhaite s'échapper de la formule (Cf la Passacaille, qui est un ostinato rigide, au modèle de celle de Bach) il ne sacrifie jamais la forme, elle s'infléchit légèrement par quelques notes de passages qui apparaissent puis intervient une modulation "non convenue" (hors des tons voisins) qui bouleverse tout... en conservant tout. La maîtrise de soi au paroxisme. PC arrivait souvent, quand il faisait la même chose à s'orienter complètement sur une autre construction, et ne pouvant plus retomber sur ses pattes se permettait d'oublier le début de son impro. Alors quand il disait "l'art de l'illusionniste" en parlant de l'improvisation, il parlait bien sûr des siennes. Son maître étant quant-à lui capable de jouer le thème (et pas une ritournelle de 4 notes) avec canon en différents degrés (une variante de la fugue qui, elle, reste sur les fameux tons voisins) et faire apparaître le renversement du thème en valeurs plus longues à la pédale et au soprano (les 4 autres voix restant imperturbables entre les deux rails!), de partir en divertissement et de rejouer note pour note (souvent dans un autre ton) la construction initiale. En fait, quand on joue Cortège et Litanies, on a tous les ingrédients des impros de Dupré que l'on entend sur ces deux vidéos. Il existe beaucoup d'organistes qui publient des vidéos de leurs exploits d'improvisateurs sur le net, persuadés qu'ils sont bons (je ne donne pas de références, pour ne vexer personne). Quand on a écouté celles de Marcel (il existe une symphonie en 4 mouvements.... ) ben on se dit qu'il y a encore du boulot sur la console pour jouer autre chose que "la danse des canards" et "variations sur le klaxon d'une ambulance", et qu'on est bien petit. D'ailleurs, pour se consoler, on peut constater que le prix d'improvisation de Chartres, souvent indulgent malgré tout, n'est pas toujours attribué... Pour se venger, on dira que Marcel il est chiant, trop ceci, trop celà, et qu'on arrive à mieux que ça. Toc. Comment ça on ne me croit pas? Mince alors | |
| | | flûte harmonique
Messages : 154 Date d'inscription : 07/11/2010
| Sujet: Re: Impro de Briggs à St Sulpice Jeu 22 Sep 2011 - 22:24 | |
| - Richaud a écrit:
- Très bonne remarque sur Pierre Cochereau. Sa facilité à imaginer des variations surprenantes lui permettait (avec sa virtuosité "que j'vous dis pas...") de s'échapper du carcan de la forme et de la construction. C'est en celà que Dupré impose le respect: même s'il souhaite s'échapper de la formule (Cf la Passacaille, qui est un ostinato rigide, au modèle de celle de Bach) il ne sacrifie jamais la forme, elle s'infléchit légèrement par quelques notes de passages qui apparaissent puis intervient une modulation "non convenue" (hors des tons voisins) qui bouleverse tout... en conservant tout. La maîtrise de soi au paroxisme.
PC arrivait souvent, quand il faisait la même chose à s'orienter complètement sur une autre construction, et ne pouvant plus retomber sur ses pattes se permettait d'oublier le début de son impro. Alors quand il disait "l'art de l'illusionniste" en parlant de l'improvisation, il parlait bien sûr des siennes. Son maître étant quant-à lui capable de jouer le thème (et pas une ritournelle de 4 notes) avec canon en différents degrés (une variante de la fugue qui, elle, reste sur les fameux tons voisins) et faire apparaître le renversement du thème en valeurs plus longues à la pédale et au soprano (les 4 autres voix restant imperturbables entre les deux rails!), de partir en divertissement et de rejouer note pour note (souvent dans un autre ton) la construction initiale. En fait, quand on joue Cortège et Litanies, on a tous les ingrédients des impros de Dupré que l'on entend sur ces deux vidéos.
Il existe beaucoup d'organistes qui publient des vidéos de leurs exploits d'improvisateurs sur le net, persuadés qu'ils sont bons (je ne donne pas de références, pour ne vexer personne). Quand on a écouté celles de Marcel (il existe une symphonie en 4 mouvements.... ) ben on se dit qu'il y a encore du boulot sur la console pour jouer autre chose que "la danse des canards" et "variations sur le klaxon d'une ambulance", et qu'on est bien petit. D'ailleurs, pour se consoler, on peut constater que le prix d'improvisation de Chartres, souvent indulgent malgré tout, n'est pas toujours attribué...
Pour se venger, on dira que Marcel il est chiant, trop ceci, trop celà, et qu'on arrive à mieux que ça. Toc.
Comment ça on ne me croit pas? Mince alors Je suis tout à fait d'accord pour dire que nombre d'impros d'organistes connus disponibles sur youtube sont totalement contreproductives pour leur renom (je pense à de bons interprètes qui se lancent dans ce difficile exercice). Je ne donnerai pas de noms mais quand on a accès à ce qu'a produit PC, Dupré et encore avant Tournemire (et puis aussi Langlais qui n'était pas manchot) on a le droit de s'interroger sur l'échelle des valeurs. Je garde à tout jamais, pour aller dans votre sens, le souvenir de Dupré improvisateur. Les mémorialistes disent que ses tournées américaines dans les années 20 furent un énorme succès : sa virtuosité était au service de sa science de l'écriture. A ce propos PP conseille toujours à ses élèves en impro de se mettre au niveau dans cette matière! | |
| | | Richaud
Messages : 2275 Date d'inscription : 12/12/2009 Localisation : Nuits Saint Georges
| Sujet: Re: Impro de Briggs à St Sulpice Ven 23 Sep 2011 - 8:14 | |
| Je pense que la faillite actuelle des improvisateurs tient d'abord à l'état d'esprit qu'ils ont lors de l'improvisation. Il suffit de se rendre dans la plupart des églises de la capitale pour constater que les improvisations sont curieusement toutes identiques: un foisonnement de notes au clavier (pas toujours contrôlées mais on dit qu'il ne faut pas faire tonal) et un thème plus ou moins écorné à la pédale, une augmentation de la frénésie aux manuels et enfin une avalanche de clusters et une double pédale sur tous les jeux possibles... finissant sur un accord de ré majeur, quelquefois agrémenté d'un cluster au soprano pour faire moderne.... Affligeant! Que veut démontrer un organiste qui improvise de la sorte? Croyant affirmer sa virtuosité, il montre au contraire qu'il est bien incapable de contrôler ses notes. Voulant prouver sa maîtrise de l'oeuvre produite, il oublie un peu vite qu'il n'y a pas eu de structure dans son pâté de notes, que même le modèle rythmique qu'il a entonné n'existe plus dans la dernière minute... Ca rejoint ce que l'on disait sur un autre post: les auditeurs d'un orgue écoutent l'oeuvre jouée, et ce que l'organiste veut y faire passer et on ne juge pas à la quantité de bruit ou à la vitesse des notes jouées.
Pierre Cochereau excellait dans les petites pièces, le scherzo, le choral... là où on joue sur quatre ou cinq jeux... | |
| | | Yves Carall
Messages : 612 Date d'inscription : 11/09/2010
| Sujet: Re: Impro de Briggs à St Sulpice Sam 24 Sep 2011 - 16:30 | |
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| Sujet: Re: Impro de Briggs à St Sulpice | |
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