J'ai eu l’occasion d'approcher cet instrument récent. merci encore pour l'accueil qui m'a été fait.
Il est rare qu'une petite commune fasse l'effort d'acheter un instrument neuf (2003) . On ne peut que féliciter la mairie. Le choix de l'esthétique sonore ( Allemagne XVIIIè) était imposée au marché par le TC (il me semble). Je ne suis généralement pas fan des reproductions. Néanmoins quelques détails méritent d'être soulignés:
le buffet, en tant que décor et interface visuelle avec le public et les autorités ayant payé est vraiment magnifique (c'est du sapin/pin peint me semble-t-il). C'est intelligent pour remettre l'orgue au centre de l'attention, bien plus qu'une vague façade maronnasse cachée dans l'ombre en hauteur.
je suis pas fana de la composition de l'instrument, parce que le problème dans ces orgues "allemands" c'est que y'a pas vraiment d'anches, juste un pauvre posaune ou équivalent à la pédale (ok c'est pratique pour jouer du Bach mais bon...). Cet orgue ne déroge pas à la règle: une seule trompette (désaccordée) au manuel, reprise sans doute à la pédale, un posaune qui met 1/2 seconde à démarrer à la pédale, une voix humaine. Adieux grands jeux et autres dialogues...
En revanche il présente une assez grosse proportion de 8 pieds. Et les fonds de manière générale sont beaux, très agréables. belle sonorité douce.
Je ne suis pas fana de la sonorité des plein-jeux et mutations par contre, difficile à dire pourquoi, ils ne sont pas criards pourtant mais j'arrivais pas à trouver l'ensemble harmonieux. (bon c'est juste une oreille amateur...)
Bonne nouvelle, le pédalier fait bien 32n et il n'y a pas d'octave courte...
L'accouplement se fait à tiroir. Bon on supposera que c'est le plus simple pour ce genre de configuration...
La traction est bizarre: mécanique entièrement suspendue elle reste hyper légère. peut être trop. L'accouplement des claviers ne l'alourdit en rien, mais par contre, étrangement, aucune sensation de décollement de soupape, c'est très bizarre j'avais vraiment du mal à "sentir" l'orgue. l'enfoncement des naturelles du pédalier par contre est assez faible. ça peut gêner.
la console est superbe, elle invite à s'y assoir et laisser les doigts divaguer. Néanmoins niveau ergonomie on a connu mieux: pas d'éclairage et des tirants de registres hors de portée du musicien.
Actuellement deux jeux sont en cours de remontage, les anches mériteraient une révision/accord. Le reste fonctionne sans problème.
C'est toujours un moment agréable que de découvrir et utiliser un instrument.
Le buffet vu depuis la nef est simplement magnifique. On remarquera qu'il ne comporte pas véritablement de plates faces (excepté aux extrémités et encore, il y a un début de tourelle).
Zoom sur le buffet, gros travail de décoration.
Le haut des réservoirs/soufflets qui se relève et s'abaisse continuellement. Un système spécial pour éviter que l'air du ventilateur aille directement dans les sommiers si j'ai bien compris (encore que je me dis que des systèmes plus simples ont été mis en place depuis le XIXème non?)
Les jeux de pédale avec à droite le postage de la viola di gamba 16 en cours de remontage:
A la tribune la console fait de l'effet:
malheureusement les jeux du haut sont inatteignables en restant assis, même bras tendu...
la marqueterie est superbe:
Le banc est curieux, le pédalier fait lui, bien 32 notes (on remarquera l'amie des organistes: la pince à linge):
Vu sur le posaune en bois de la pédale
No comment...
l'abrégé de pédale :
L'arrière de la console avec un tirant... dans l'abrégé:
Pas compris ce que c'était. Un tuyau coudé qui dépasse?
le site concernant cet orgue:
http://remy.mahler.free.fr/orgues/suippes/suippes.html
A noter: cette église possède un petit orgue de chœur qui est resté suite à son utilisation pendant les travaux. Je posterai des photos de lui plus tard.