festival TLO 2014 (Toulouse-les-orgues) : humeur

TLO 2014: avant programme paru sur le site officiel: le lundi 13 octobrehttps://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_twisted.gif
" Prenez les commandes ! Le Festival vous propose de jouer les orgues de Toulouse
Quel organiste amateur et passionné n’a jamais rêvé de venir jouer un orgue historique dans LA capitale européenne de l’orgue ?
Toulouse les Orgues vous propose une heure aux commandes de l’un des très beaux instruments de Toulouse ! Un organiste missionné par TLO vous accueillera et vous assistera dans les registrations.
Pour prendre les commandes d’un orgue :
Choisissez « votre » instrument
Choisissez une pièce, prenez votre partition
Et Toulouse les Orgues vous installe à la tribune !
Frais d’inscription : 30€ "
J'ai réagi avec virulence à cette présentation par un courriel adressé à TLO, pas de réponse à ce jour: 30e pour passer une heure de rêve sur une des tribunes de la ville pour un organiste amateur c'est plus que le prix d'une place de concert parmi les plus chères du festival avec réduction Privilège... S'il s'agit d'offrir un moment de plaisir, alors offrons-le, gratis; d'autant que nous sommes nombreux, nous organistes de l'ombre au service d'une paroisse... ce geste gracieux aurait été très ap^précié.
Et vous, vous en pensez quoi?

" J'ai réagi avec virulence à cette présentation par un courriel adressé à TLO, pas de réponse à ce jour: 30e pour passer une heure de rêve sur une des tribunes de la ville pour un organiste amateur c'est plus que le prix d'une place de concert parmi les plus chères du festival avec réduction Privilège... S'il s'agit d'offrir un moment de plaisir, alors offrons-le, gratis; d'autant que nous sommes nombreux, nous organistes de l'ombre au service d'une paroisse... ce geste gracieux aurait été très apprécié." "

Le monde des organistes est un club fermé et élitiste. Malgré le travail et le dévouement  d'associations , nous constatons le déficit des organistes  face au nombre d'orgues opérationnels.
Une question: Pourquoi?
Laissons de côté des faux arguments tels , la vie moderne , le progrès etc.......
Il y a des réponses possibles.
Mais je ne suis pas un enseignant, et suis en partie autodidacte, Alors , autant dire que je ne peux que me taire même si sur 12 mois j'ai accompagné 150 célébrations  dans 4 églises différentes  sur des orgues à tuyaux dont , certains , Oh sacrilège! sont classés.
Aucun merci!!!
Alors maintenant, après 33 ans de bons services ,c'est fini. J'ai mon orgue "virtuel fait maison" 4 claviers chez moi .
Je ne pense pas être le seul .

Pour avoir été amicalement invité à jouer sur un orgue historique après plus d'un an de pratique virtuelle solitaire,
je rappelle que le plaisir d'entendre le ronflement et le chant de la bête in situ
n'est pas comparable avec celui d'un orgue virtuel domestique aussi confortable soit-il.
Bien sûr, j'ai eu de la chance, le titulaire m'en a même laissé les clés tout un après-midi,
et je me souviendrai longtemps de cette journée... mais tous les titulaires ne sont pas aussi accueillants, loin de là!

Pour répondre à la question, trente euros ça semble beaucoup,
mais les organisateurs ont peut-être voulu filtrer les demandes potentiellement trop nombreuses en cas de gratuité.

J'imagine que certaines séances sont agréables pour chacun, moment d'échanges enrichissant;
que d'autres sont une torture pour l'hôte, se devant de subir un amateur trop médiocre martyriser un instrument,
mais ce n'est pas en demandant 30 euros que l'on se protège du deuxième cas, au contraire :
" Je fais ce que je veux, j'ai payé !! " (vous imaginez une heure d'impro brutale avec les poings et les avant-bras sur le tutti    )

Une cotisation ou participation à des frais de relevage me semblerait plus intéressante ...

Malheureusement, on voit de tout quand on reçoit des visiteurs. Entre les "grands" organistes qui demandent où sont les commandes de la boite à rythmes, le papi qui pédalait avec les boîtes expressives comme sur un harmonium (en disant qu'il n'était pas dur à pomper)... Il y a quelquefois de bonnes raisons d'être suspicieux.

En fait, ce que j'ai remarqué à l'usage, c'est que plus l'organiste est médiocre et plus il trouve à redire sur l'instrument et pinaille sur des détails qui semblent avoir pour lui une grande importance (une note un peu fausse, un jeu qu'il trouve trop fort, un petit bruit...)

Le plus néfaste: un groupe d'amis dont un est organiste, et au bout de dix minutes ils sont à trois sur le banc pour tripoter en rigolant l'ensemble des commandes, boutons et claviers. Si on ne retrouve pas un placage décollé ou un tirant de jeux arraché, on est chanceux.

La question que je me pose c'est: Qui touche l'argent demandé? Les festivaliers, la paroisse affectataire de l'instrument ou la municipalité?  

Entièrement d'accord avec Messrs Denis et Richaud. Dans ces cas , on se fait avoir une fois mais pas deux pour les exemples cités . J'ai aussi des exemples "d'organistes".
Evidemment "l'orgue virtuel" ne remplacera jamais l'orgue à tuyaux .
Ma réflexion est:
Faisons nous (plus moi) vraiment le nécessaire pour attirer de futurs organistes?
Malgré la bonne volonté de certains, sont-ce les bonnes méthodes?
Le travail est immense. Mais pourquoi pas .
C'est bien l'organisation de concerts, de visites , de réunions, de déplacements. En dehors de la question financière qui limite le nombre de participants, ces visites s'adressent à des organistes , semble-t-il , confirmés.
Mais, pour le vrai problème, on n'avance pas .
Bonnes vacances

Hier, il y avait une soirée "nuit des églises" comme il existe une nuit des cathédrales. J'ai eu la bonne surprise que notre curé, arrivé depuis un an ait demandé qu'à l'issue des visites guidées puis d'un barbecue partagé, il y ait un concert d'orgue.

Nous avons donc préparé un programme qui permettait une certaine pédagogie de l'histoire de l'orgue donnant tous les éléments pour situer l'instrument (Sacré-Coeur de Dijon) dans le POF.
Comme le concert était en soirée (21h30-22h30) il se devait de terminer par des choses calmes et contemporaines. Le tout restant à la portée du premier venu qui n'y connait rien.

La chronologie démarrant au XVIII° Siècle, Pierre-Jean (mon fils: place aux jeunes) a joué Le concerto en la (Ier mvt) de Vivaldi pour deux violons et orchestre de chambre (Transcription Bach), la Toccata de la suite gothique de Boëllmann (donnée en première audition à Dijon en 1895), le prélude à l'introït de l'épiphanie de Duruflé. Puis pour les apports de l'orgue post-symphonique qui étaient illustrés par des démos des différents jeux (Basses de 32', flûtes de 1', flûtes harmoniques, gambes et violons, french horn ), une transcription du prélude n°1 pour cello de Bach (jouée sur le violon et le cello de l'orgue bien entendu). Une transcription du preludio saudade de Agustin Barrios Mangore (guitariste paraguayen) et une transcription de "field of grass" de Paul anthony Romero, musique du jeu video "Heroes of might and magic".

Alors évidemment il n'y avait que deux morceaux écrits pour orgue, tous les autres étant des transcriptions, mais l'orgue du SC est fait pour ça et le public n'aurait pas été mieux conquis si il avait joué les 18 chorals de Leipzig ou les variations de Hassler. CQFD, l'orgue doit rester abordable pour avoir un public, et la gratuité est un plus.

Je trouve ça en effet un peu gonflé de demander 30€ pour une heure à l'orgue !
Et de présenter ça comme un privilège...

Bonjour,

Pioufff effectivement ce n'est pas donné... Comment susciter des vocations (qui permettraient peut être l'entretien d'un plus grand nombre d'instruments...)

La Toccata de la suite gothique de Boëllmann au Sacré Coeur de Dijon ça doit rendre pas mal !
Je ne l'ai jamais entendue en direct. Parfois je m'amuse jouer la partie pédalier qui revient régulièrement. La partie clavier est trop difficile...
Il faut tout de même un gros instrument pour jouer cette pièce car l'intensité sonore augmente tout au long de morceau.
D'ailleurs, je me demande bien ce que l'on applique comme registrations.



Sur cette vidéo, on voit bien les jeux qui viennent s'ajouter au fur et à mesure.
Il n'a l'air d'il y en avoir beaucoup au début du morceau.

Bonne journée !

merci à ceux qui ont répondu dans le sens d'un avis donné sur ce que je dénonçais. J'ai répondu au directeur artistique de TLO qui m'avait écrit et confirmé que les organistes accueillants seraient rémunérés pour leur...patience et bonne volonté (les bouchons d'oreille sont pris en charge): j'ai dit à ce responsable qu"un compromis autour de 15 € pourrait mieux passer dans l'esprit des amateurs.
Mais au fait, je n'en sais fichtrement rien: peut-être que le droit d'accès à 30€ convient à tous...sauf à moi.
Alors, mener un combat donquichotesque ? contre des moulins à vent? on verra
à mon avis rien ne changera. on verra combien de collègues se seront fait charmer par le chant des flûtes harmoniques...
André T.

Guénolé a écrit:

D'ailleurs, je me demande bien ce que l'on applique comme registrations.

Les registrations "standard" de l'école romantique. Fonds et anches 8-4 au Rec, fonds 16-8-4 aux autres claviers, fonds 32-16-8 à la pédale, tirasses et accouplements en 8'. Ensuite, le crescendo se fait suivant les orgues (surtout ce qu'ils ont dans le ventre) avec les anches du positif (uniquement des bassons ou trompettes, pas de cromorne ni de clarinette) puis les anches PED pour la reprise (sans 32'), un 16' d'anches au REC et un 8' anches au GO. Le crescendo de la fin voit se rajouter les anches 16 et 4 au GO et éventuellement le 32' anches PED. Rien de plus (pas de mixtures, ni de mutations ni de chamades bien évidemment).

Richaud a écrit:

Rien de plus (pas de mixtures, ni de mutations ni de chamades bien évidemment).

Je ne suis pas d'accord.

Mais là on tombe dans le hors-sujet...

Dans le hors sujet, oui on y est déjà, mais dans le mauvais goût pour la registration, on peut. J'ai même entendu du Widor sur un schwenkedel avec un pauvre bourdon 8' à chaque clavier et des anches type régale. C'est un peu comme la cuisine anglaise.   

Oui, mais dans un orgue symphonique, il faut clairement mettre les mixtures dans le Grand-Choeur, elles sont faites pour ça !! Bien sûr, dans le cas où les mixtures ont été trafiquées, il faut les proscrire, mais de manière générale, le grand-choeur symphonique se compose des fonds, des anches ET des mixtures...

Au Sacré-Coeur de Montmartre, on met bien évidemment les mutations et mixtures (Nasard, Carillon, Fourniture et Cymbale Dom Bedos et Cornet du GO, Plein-Jeu du Récit...) ainsi que les chamades (orchestrales) dans le Grand-Choeur...

Tout dépend de la quantité de bruit que l'on veut faire. Mais on est pas toujours obligé de tout tirer, sous réserve que ça existe. Ou bien on fait comme Cochereau, on met le crescendo à 15 et on attend la fin en discutant d'autres choses.
En fait, je me base toujours sur le nombre de personnes présentes dans l'édifice pour registrer, c'est évident que de 50 personnes à 1200, l'acoustique absorbe différement. Utiliser les chamades du SC de Montmartre pour la pédale (les arpèges n'ayant absolument aucun intérêt à être soulignés) perd ce clavier pour les mains et c'est peut-être dommage surtout que la batterie 16-8-4 de pédale est déjà dominante. ( Et le 32' franchement odieux, comme souvent chez Mutin) et un quadruplage [bombarde-trompette-clairon], respectivement de pédale, de GO, de récit et de Solo accouplés n'amène qu'un déluge de son complètement ignoble sans aucun intérêt.

J'ai oublié de préciser : pour la fin d'une oeuvre, évidemment... (donc ici, pour les derniers accords, par exemple)
La Bombarde 32 est de Cavaillé-Coll, manifestement : il semble que Mutin n'ait JAMAIS construit d'anche 32...
En tout cas, au SC, les mixtures s'intègrent tellement bien qu'il serait dommage de s'en priver (idem pour le grand Mutin de Douai...).

personnellement la version qui m'a toujours le plus marquée c'est celle sur un 33t de l'orgue de la cathédrale de Strasbourg avant restauration. C'est sûrement pas la resgistration idéale et l'orgue est très fatigué, mais je l'ai toujours adorée.
un truc émouvant.

tant que ça plaît à l'oreille....

Bonjour,

Merci pour ces informations concernant la registration sur ce morceau.
Ca donne une idée sur quoi ajouter à quel moment.
Je vois qu'il y a différentes écoles auxquelles, il faut ajouter les affinités de chacun, les possibilités de l'instrument sur le papier, le rendu sonore, le nombre de personnes présentes...

Et mille excuse pour le hors sujet...

Bonne journée à tous !