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| Chronobiologie et apprentissage de l'orgue | |
| | Auteur | Message |
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Petribot
Messages : 17 Date d'inscription : 10/10/2012 Localisation : Loire (vallée du Rhône)
| Sujet: Chronobiologie et apprentissage de l'orgue Sam 18 Fév 2017 - 16:20 | |
| Je ne m'adresse pas ici aux organistes chevronnés pour qui la question ne se pose pas, car comme on dit "le vélo ça ne s'oublie pas" : mais à tous les autres (et j'en fais partie) pour qui l'apprentissage de l'orgue est une dure école, et avec l'âge ... bref ... c'est encore plus dur.
J'aimerais donc avoir un petit retour sur votre expérience en matière d'apprentissage de l'orgue, notamment sur l'aspect "chronobiologie". Les enseignants et les parents le savent bien, selon les heures de la journée soit le corps a besoin de sieste, soit le ventre est trop plein, soit les oiseaux chantent et l'eau de la piscine est si bonne, soit le travail pèse et on attend la récré, soit y a un beau film à la télé ...
Ainsi, se mettre au clavier dans un certain contexte physique et mental doit influencer l'efficacité du travail à l'instant T mais aussi l'enregistrement de ce travail dans les doigts et dans l'esprit. De sorte que le lendemain on n'ait pas l'impression de tout recommencer à zéro.
Voilà, je voudrais savoir si vous avez des habitudes, des horaires, des gris-gris qui rendent votre travail particulièrement efficace, même si je peux comprendre que l'on a rien sans rien.
Amicalement.
a | |
| | | Nemo
Messages : 26 Date d'inscription : 19/02/2017
| Sujet: Re: Chronobiologie et apprentissage de l'orgue Dim 19 Fév 2017 - 22:45 | |
| C'est pas simple comme sujet, étant moi-même un apprenant adulte (2em année d'instrument) je me pose aussi ce genre de questions.
C'est vrai que concilier vie active, vie familiale (je suis l'heureux papa d'un petit bout de 8 mois) et apprentissage relève d'un sport extrême. Je n'ai toujours pas de méthode de travail solide et j'ai beaucoup de mal à prendre du recul sur les efforts que je fournis et leurs bénéfices.
Ma semaine de travail musical se découpe comme suit : -lundi 19h30 - 21h30 formation musicale théorique en académie de musique - Jeudi fin d’après midi 30 min de leçon à l'instrument avec professeur, suivi d'une heure d'histoire de la musique. - Bien sûr, travail solitaire quotidien, la plupart du temps entre 23h et 00h la semaine ... c'est un peu plus découpé le week-end.
Je rempli les trous avec l'étude du répertoire, de l'écoute active, aller aux concerts, conférences, etc ... bref j'essaie de construire quelque chose de cohérent souvent seul, parfois guidé par mes professeurs.
A mon stade d'apprentissage, les séances de travail seul sont courtes +/- 40min et articulées autour de petites pièces. J'en travaille toujours 2 ou 3 en parallèle + 4 ou 5 pièces que je travaille "hors piste" à divers stades d'avancement.
Voila pour le contexte.
Pour ma part, les difficultés sont centrées autour de ma capacité à me concentrer sur ce que je fait. À l'heure ou je me met à travailler l'instrument (vers 23h00) après ma folle journée de boulot je suis intellectuellement très fatigué. La plupart de mon temps est consacré à essayer de faire le vide et empêcher mes pensées de se balader en dehors de la partition. J'ai l'impression de consacrer plus d’énergie à me concentrer qu'à bosser réellement. C'est très frustrant et ça pénalise parfois (souvent) ma motivation. Il n'est pas rare du tout qu'au bout de 10 ou 15 minutes j'ai complétement abandonné la partition en cours pour me laisser aller à bricoler n'importe-quoi au clavier ...
J'ai aussi beaucoup de mal à évaluer la performance de mon travail. Certes je suis bien obligé de constater les progrès, mais je n'arrive toujours pas à cibler quels sont les actions qui font que telle difficulté est surmontée ou telle autre pas.
Pour moi, ce qui fonctionne bien c'est de travailler à peu près toujours à la même heure. J'ai aussi remarqué que le travail de la mémoire musculaire m'est très facile à partir du moment ou c'est le métronome qui pilote, travailler des grandes phrases avec des passages du pouce derrière le 3em ou 4em doigt ne pose aucun problème à partir du moment ou c'est fait au métronome, c'est plus compliqué sans.
J'ai eu de grosses difficultés à mettre en route rigueur et discipline et m’astreindre systématiquement a la préparation complète d'une pièce (étude de la partition, puis lecture avec le rythme, etc ...) Il m'a été très difficile d’arrêter de me précipiter sur le clavier immédiatement pour essayer de jouer le morceau à vue. Ça à été une grosse étape de réussir à mettre ça dernière moi.
Pour finir, j'ai pu constater que l'entretien d'une bonne motivation avait toujours un impact positif sur la qualité des séances de travail, les quelques séances qui suivent un bon retour de mon prof ou après avoir été à un bon concert (pas forcément que d'orgue) sont toujours très profitables. Dans l'autre sens, j'ai constaté qu'il était assez facile de casser ma motivation, et rendre stérile plusieurs séances de suite.
Je n'ai pas noté de bénéfice particulier à faire des séances plus courtes mais plus nombreuses, par exemple 2 x 20 minutes au lieu de 1 x 40.
Par contre laisser "murir" plusieurs jours une pièce qui ne fonctionne vraiment pas (la main gauche toujours à côté par exemple ) est presque à tous les coups une bonne idée à partir du moment ou la reprise se fait très lentement
Je sais qu'il existe un grand nombre de livres de pédagogie (musicale ou non) pour les enfants, peut-être aussi spécifiquement pour les apprenants adultes, à creuser.
Voila pour mon retour d'expérience | |
| | | darinze Admin
Messages : 1072 Date d'inscription : 15/06/2011 Localisation : Montpellier, Hérault
| Sujet: Re: Chronobiologie et apprentissage de l'orgue Lun 20 Fév 2017 - 10:52 | |
| - Citation :
- J'ai aussi beaucoup de mal à évaluer la performance de mon travail.
Peut-être en faisant des enregistrements inopinés de tes interprétations, et en comparant ensuite avec l'enregistrement du mois dernier? Quand je m'étais mis dans la tête de devenir chanteur, c'est ce qu'on m'avait conseillé de faire : comparer deux enregistrements d'un même morceau, faits à quelques mois d'intervalle. Les différences sont en fait beaucoup plus flagrantes que ce qu'on croit au début, et renseignent tout de suite sur deux choses majeures: 1. les points sur lesquels on a progressé depuis la dernière fois, qui flattent (et c'est pas rien de se convaincre qu'on progresse) et qui indiquent les progrès réalisés et quelle est leur nature: est-ce le tempo qui est meilleur, l'articulation plus fluide, l'interprétation plus engagée, la registration plus adaptée, est-ce un peu tout à la fois? 2. les points qu'on croyait bien (ou passablement) passer, et pi en fait à l'écoute on s'aperçoit que c'est dégueu, voire pathétique. On sait tout de suite ce qui ne va pas. On se rend compte des problèmes avec les oreilles d'un auditeur, et non plus celles d'un exécutant. bon courage! | |
| | | Nemo
Messages : 26 Date d'inscription : 19/02/2017
| Sujet: Re: Chronobiologie et apprentissage de l'orgue Lun 20 Fév 2017 - 12:53 | |
| - darinze a écrit:
- Peut-être en faisant des enregistrements inopinés de tes interprétations
C'est en effet une très bonne idée, que je n'ai pas encore eu l'occasion de mettre en pratique. Je vais m'essayer à ça, merci beaucoup. | |
| | | Petribot
Messages : 17 Date d'inscription : 10/10/2012 Localisation : Loire (vallée du Rhône)
| Sujet: Chronobiologie et apprentissage de l'orgue Mar 21 Fév 2017 - 16:13 | |
| Merci pour cette auto analyse sur la méthode d'apprentissage très largement "solitaire". Les difficultés sont multiples : la volonté d'ouvrir le clavier à la 23ème heure du jour, le travail conjoint sur l'environnement musical (histoire musicale, techniques de jeu, contexte des morceaux ...), juger l'évolution de ses performances... A ce niveau d'effort et d'engagement on n'est plus dans l'apprentissage systématique et rationnel, mais dans la passion.
Je me trompe peut-être en vous lisant, mais vous n'avez pas donné à votre prof d'orgue la place centrale dans cet apprentissage ? En tout cas je me permettrai de vous piquer quelques "trucs", les bonnes idées se partagent.
J'apprécie l'idée de comparer ses enregistrements de période en période; mais je me demande si sa propre oreille n'est pas trop laxiste dans le jugement. N'est-il pas nécessaire de recourir à une oreille externe, telle que celle de son prof d'orgue, pour un peu plus d'objectivité ?
Amicalement. | |
| | | darinze Admin
Messages : 1072 Date d'inscription : 15/06/2011 Localisation : Montpellier, Hérault
| Sujet: Re: Chronobiologie et apprentissage de l'orgue Mar 21 Fév 2017 - 17:31 | |
| - Petribot a écrit:
- je me demande si sa propre oreille n'est pas trop laxiste dans le jugement
Que nenni, Petribot! nous sommes notre pire juge !!! Nous ne nous autorisons aucune imperfection, si minime soit-elle. Le moindre défaut nous saute à la gueule comme une agression. On peut avoir réussi 1000 notes et en avoir loupé une seule, terminé, notre auto-critique sera écrasante. Alors qu'un prof juge plutôt la globalité de l'exécution, en s'attardant, éventuellement, sur quelques articulations ratées à revoir, un exécutant qui se réécoute ne voit que des enchaînements de "briques" (ces passages qu'il a travaillés les uns après les autres) et croyez-moi: pour qu'il ose dire simplement "mouais, bof", chaque brique devra être parfaite! Alors que le prof sera bien moins sévère que cela à l'égard de son élève. Et c'est normal, on n'est plus au siècle où les profs apprenaient les doigtés à grands coups de règle (je déconne, hein, moi j'ai jamais connu ça). Sinon pour ma part je n'ai pris de prof que deux ans, et encore... En fait je suis quasi inexistant en lecture. J'ai eu jusqu'à "environ" 30/35 ans une peur bleue de la partition. Je déconne pas. Une vraie frousse, qui se muait en phobie totale dès qu'on me mettait un "papier" sous le nez, une phobie qui me coupait tous mes moyens et me mettait dans une situation de stress totalement ingérable (mains qui suent, respiration et cœur qui passent Mach 1, rien qui ne revient de ce que j'avais pourtant bossé la veille jusqu'à pas d'heure, même pas le premier accord, limite je savais même plus allumer l'orgue). Parfaitement conscient que ce gribouillis, dans lequel je ne reconnaissais que la clé de sol, portait en lui tout ce que je devais savoir, et que pourtant, j'étais parfaitement incapable de déchiffrer. Je sentais aussi (ou m'imaginais?) la silencieuse désapprobation des auditeurs, en train probablement de se dire " non mais c'est quoi cet organiste? j'y mets une partoche à 2 voix sous le nez , il sait jouer que dalle" C'est pourtant pas faute d'avoir essayé. J'ai même demandé des conseils ici même! certains s'en souviennent sûrement. On m'a dit d'aller me faire voir chez Dandelot. J'y suis allé. Bah j'ai pas continué au delà de la page 5 parce... bah parce que voilà : vous l'avez dit vous même, travailler tout seul, après la journée de boulot, tous les jours, demande une constance et un engagement que peu ont. Moi j'ai pas, en tous cas, donc ça a vite fini en sucette ce truc. Là où j'en suis, à 45+, je ne sais toujours pas lire. Disons que ce que je suis capable de faire avec une partition ne s'appelle pas "lire". Mon fils au CP sait "lire" le français mieux que moi la musique... Ce handicap en lecture m'a - évidemment - fortement handicapé lorsque je me suis mis en tête de prendre un prof. Un prof d'orgue, il ne s'attend pas à voir débarquer un étudiant adulte qui se trouve en avant-première année de piano (niveau 6 ans). Pi déjà, y a pas de pièce d'orgue de niveau méthode rose-clair-clair-clair... et pourtant mes profs n'étaient pas des manches, puisqu'il s'agissait si vous en avez entendu parler, de Frédéric Muñoz et du Père Jacques Bétoulières. Bref au bout de deux ans j'ai passé l'éponge. Je pouvais pu supporter de passer derrière des mecs qui avaient déjà une certaine maîtrise, pour ne pas dire une maîtrise certaine pour certains. Par exemple, l'élève qui passait avant moi, bien plus jeune que moi, enquillait quasiment à la perfection les Litanies de Jehan Allain, et pi c'était à mon tour, et moi en trente minutes d'efforts suants et laborieux, je passais à peine deux mesures d'un truc de niveau "Inventions à 2 voix de Bach". Trois les bons jours. Ca pouvait plus aller. Et d'une, mon ego a beaucoup souffert (surtout sur la fin, à tel point que j'allais aux dernières leçons quasiment à contre pied, déjà persuadé que j'allais à nouveau être la risée silencieuse de mes camarades - qui ne m'ont jamais rien dit à voix haute, hein! peut-être même que je me suis tout imaginé et qu'ils ne m'ont jamais pris pour ce crétin pour lequel je pensais passer). De deuze, j'ai compris que je m'étais gouré de prof. Je n'étais pas là pour prendre des leçons de lecture, et c'est ce qu'il m'aurait fallu pour commencer. Voilà pourquoi je n'ai plus jamais pris de prof, et voilà pourquoi je reste à mon petit niveau. Qui m'a au moins appris une chose : quand on sait pas lire, on apprend à improviser! En fait je me demande si je suis une vraie bonne méthode à suivre - Nemo a écrit:
- Pour ma part, les difficultés sont centrées autour de ma capacité à me concentrer sur ce que je fait.
C'est que vous avez besoin de faire un peu le vide avant de vous y mettre. Pas pendant mais avant! Et pour moi, la meilleure façon de "faire le vide" est encore de se "remplir" au maximum du morceau qu'on va étudier. Avez-vous un enregistrement du morceau que vous allez travailler ? Mettez-le, pas fort, installez vous confortablement dans le fauteuil, ne bougez plus et écoutez. Repérez tranquillement les passages qui vous posent problème. Plongez dans le morceau, étudiez ses endroits tortueux, repérez sur la partition où ils sont. Encouragé et à la fois tranquillisé par ce repérage, vous serez beaucoup plus détendu au moment de passer à l'action et cette phase d'analyse "passive" (je veux dire: c'est pas vous qui jouez) va être la porte qui va vous faire passer de votre vie trépidante de travailleur/papa/mari/chef de maison à la douce quiétude du musicien qui se retrouve enfin - enfin! - en face de son meilleur ennemi | |
| | | Nemo
Messages : 26 Date d'inscription : 19/02/2017
| Sujet: Re: Chronobiologie et apprentissage de l'orgue Mar 21 Fév 2017 - 20:22 | |
| - Petribot a écrit:
- Je me trompe peut-être en vous lisant, mais vous n'avez pas donné à votre prof d'orgue la place centrale dans cet apprentissage ?
Je n'en ai effectivement pas parlé, j'étais parti sur le regard que j'ai de mon travail personnel. J'ai la chance d'avoir un bon prof, une dame qui termine sa carrière d'enseignante d'orgue pour qui j'ai beaucoup d'estime et de respect. Elle est d'une grande patience et connait bien son métier. Ses remarques font mouche à chaque fois et elle est très ouverte a mes centres d'intérêt musicaux. Coup double, c'est aussi elle mon prof d'Histoire de la musique et d'analyse. J'aime beaucoup le lien que j'ai avec elle et j'ai la chance qu'elle me fasse participer à une vie musicale qui dépasse largement le strict cadre académique, assister à certaines séances de travail de Vox Luminis, par exemple, en sa compagnie et avec son commentaire d'écoute est un plaisir rare qui ne se refuse pas et une grande leçon de musique. Je suis plus circonspect sur la qualité des leçons d'orgue. C'est court : 25 à 30 minutes, c'est directement après ma journée de boulot, après 1h30 de bagnole, c'est le jeudi donc tard dans la semaine ... bref je suis dans un état de saturation et de stress qui rend mes leçons d'instrument pénible : c'est jamais bien du premier coup, j'oublie des choses discutées la semaine d'avant, ce qui allait pas trop mal à la maison ne va plus du tout, la pièce qui passe de plus en plus mal jusqu'au blocage, etc. Point positif, ce n'est pas du cours collectif, j'aime autant. Avec le temps ça va un peu mieux, à mesure que la confiance augmente. - darinze a écrit:
- C'est que vous avez besoin de faire un peu le vide avant de vous y mettre.
Le vide avant, pas vraiment le temps en semaine, le WE un peu plus, en tous cas mon état d'esprit est différent à se moment-là. Celà-dit en effet, je pourrai essayer une sorte de "sas" pour me vider la tête de la journée. - darinze a écrit:
- Avez-vous un enregistrement du morceau que vous allez travailler ?
Non, presque jamais à part pour les pièces d'examen, CD fourni pas le prof. Je travaille par contre beaucoup avec Finale, j'y recopie les partitions et je profite de toute sa souplesse de pouvoir écouter la pièce au tempo que je veux (très utile pour moi pour la mise en place, j'ai parfois du mal à "entendre" le rythme juste en lisant la partition) c'est aussi très pratique pour écouter les mains séparées ou travailler un quatre-mains. Je pense que ça apporte beaucoup. | |
| | | darinze Admin
Messages : 1072 Date d'inscription : 15/06/2011 Localisation : Montpellier, Hérault
| Sujet: Re: Chronobiologie et apprentissage de l'orgue Mer 22 Fév 2017 - 9:49 | |
| Nemo>Oui, quand je parlais de "faire le vide", c'est mettre en place cette sorte de "sas" de quelques minutes à peine, juste avant de commencer à travailler, qui permet à votre esprit de switcher, de quitter la vie quotidienne pour plonger dans la vie de musicien cela peut paraître une perte de temps de prime abord, mais je suis sûr que globalement, cela empêche votre esprit de "divaguer" (comme vous le regrettez) pendant l'étude, et donc au final, que c'est bénéfique. - Citation :
- C'est court : 25 à 30 minutes, c'est directement après ma journée de boulot, après 1h30 de bagnole, c'est le jeudi donc tard dans la semaine ... bref je suis dans un état de saturation et de stress qui rend mes leçons d'instrument pénible : c'est jamais bien du premier coup, j'oublie des choses discutées la semaine d'avant, ce qui allait pas trop mal à la maison ne va plus du tout, la pièce qui passe de plus en plus mal jusqu'au blocage, etc.
Point positif, ce n'est pas du cours collectif, j'aime autant. J'ai l'impression de relire exactement mon ressenti pour mes cours c'était pareil: 12e pour une leçon entre 20 et 30mn, une fois par semaine le jeudi soir, cours particulier dans le sens où je suis seul aux claviers pendant ces 20/30mn, cela dit je peux assister aux cours des autres élèves - et inversement. C'est là qu'on prend effectivement la pleine mesure que nous sommes des hommes faillibles, et pas des machines. Que la veille au soir, en pantoufles à la maison, ça passait crème, mais là, entre le stress du prof-juge à nos côtés, la fatigue, les soucis du boulot ou d'ailleurs, le froid, le vent, l'envie de ceci, cela, ben le morceau ne passe plus. Et qu'il faut pourtant faire avec J'ai vraiment l'impression de relire exactement mon ressenti - Citation :
-
- Citation :
- Avez-vous un enregistrement du morceau que vous allez travailler ?
Non, presque jamais (...) Je travaille par contre beaucoup avec Finale Ah, donc vous avez un enregistrement Ce que j'entendais par "avoir un enregistrement" c'est en fait un moyen d' "écouter ce morceau mais sans que ce soit vous qui jouiez". Pi vous avez le meilleur des exécutants : Finale est docile, il reprend là où vous voulez, s'arrête là où vous voulez, rejoue x fois le même passage sans jamais faillir, au tempo que vous voulez, etc. | |
| | | AlainT
Messages : 101 Date d'inscription : 06/06/2011
| Sujet: Apprentissage, apprentissage.... Dim 26 Fév 2017 - 22:51 | |
| Bonjour à tous (les présents...).
Sujet majeur pour les non-professionnels, dont je fais partie et, à priori, les intervenants de ce fil.
Sur la méthode de "travail". D'abord, c'est finalement un travail que de pratiquer régulièrement l'instrument. Disons une heure par jour. Il y a le ... travail, notre activité professionnelle. Pour ma part, je considère cette heure (de 19h30 à 20h30 exactement) comme une heure de job en plus. Je procède selon une variante de la méthode que j'utilisais dans une autre vie pour la basse électrique: un set d'exercices/procédures systématique. Les exercices correspondent à mon objectif de proposer mes service en tant qu'organiste liturgique bénévole lorsque j'arrêterai de travailler, dans 3 ou 4 ans. Soit: échauffement sur la gamme en cours, 5', basse continue (règle de l'octave, connaissance des accords) 10'. Puis 15' de lecture à vue (actuellement le recueil de Noëls de Saboly). Puis 15' d'harmonisation de choral (petit livre de Bert Matter et Peter Molenaar). Enfin, 15' sur un morceau de mon répertoire. Le week end, je monte à 2h par jour (en vacances aussi), et l'heure en plus est consacrée au dit répertoire et plus, car affinités...
Sur les profs. Vaste question! Tout à fait d'accord sur l'impression de jouer seul devant quelqu'un (quelqu'une..) qui s'ennuie à mourir. Le dernier dégaînait même son portable pendant que je jouais (cours à domicile)! Intarissable au stade débutant. Inexistant devant un morceau proposé par l'élève, voir par le/la prof même. Particulièrement dans le cas d'un adulte, moins facile à manipuler qu'un enfant. Cette question a été largement traitée sur les forums de pianistes (sur Pianomajeur en particulier). Désespérant! Finalement, passé les pénibles débuts, nous n'avons besoin que de recadrage. Des cours réguliers me semblent inutiles. C'est quand même à nous de travailler!
Probablement vrai que nous sommes vis à vis de nous-mêmes des juges intransigeants! Je m'enregistre régulièrement, et je me trouve nul. Mais mon entourage semble apprécier de plus en plus ce que je propose.... Tout à fait d'accord sur le fait de comparer des enregistrements sur des périodes significatives, voir un ou 2 ans. Surtout vrai pour la fluidité et la vitesse d'exécution. Pour l'instant, je suis bien conscient de mes lacunes. Je pense me rapprocher d'un organiste professionnel le temps de quelques séances d'échanges permettant d'améliorer ceci ou celà, et de glaner quelques "trics", en registration par exemple.
Voilà ma petite pierre à la discussion.
Alain | |
| | | escolore
Messages : 638 Date d'inscription : 05/03/2011 Localisation : Egliseneuve près Billom
| Sujet: Re: Chronobiologie et apprentissage de l'orgue Mar 28 Fév 2017 - 19:05 | |
| Difficile de faire la distinction entre ce qui fait réellement progresser dans l'apprentissage de la technique de l'instrument et ce que le professeur tente de faire passer à son élève qui relève uniquement de sa propre conception esthétique. Il y a pourtant des professeurs qui savent faire progresser objectivement la technique. Un exemple si évident mais qui va mieux en le disant (issu d'un cours de XD): indispensable de tout doigter de A à Z, ainsi on est assuré d'avoir toujours les mêmes mouvements qui vont assurer la solidité technique. | |
| | | Philippe Lagrange
Messages : 309 Date d'inscription : 28/03/2011 Localisation : Bretagne
| Sujet: MessageSujet: Re: Chronobiologie et apprentissage de l'orgue Mer 1 Mar 2017 - 11:05 | |
| Que ce soit dans les domaine professionnel , artistique, sportif,etc, à travailler seul, on reste "la tête sur le guidon" | |
| | | Petribot
Messages : 17 Date d'inscription : 10/10/2012 Localisation : Loire (vallée du Rhône)
| Sujet: chronobiologie et apprentissage de l'orgue Mer 1 Mar 2017 - 16:09 | |
| Je reconnais que pour être professeur d'orgue (ou d'autres instruments), il faut avoir quelque vertu qui s'appelle patience. Sans parler du rapport d'argent, il faut de la confiance pour accepter le choix des morceaux à travailler, le style de jeu et le doigté.
Avant de m'engager avec mon prof d'orgue, pendant deux ans j'ai joué seul, persuadé qu'avec de la ténacité j'allais pouvoir tenter les hautes volées de la musique baroque ... Jusqu'au jour où je ma suis heurté à une sorte de "plafond de verre", une insatisfaction permanente dans le jeu, multipliant les premières pages des morceaux et, naturellement, n'en finalisant aucun ... En questionnant les uns et les autres, je n'ai trouvé personne pour souligner l'inutilité d'un prof et dire qu'il suffisait de travailler d'arrache pied pour y arriver.
Maintenant c'est une heure par jour le soir, un seul morceau à la fois, et j'accepte de me plier à la discipline du "tu reprend cette ligne tant que tu ne la joues pas PARFAITEMENT"; "tu ne mets pas les pouces sur les noires" ou "tu colles les mains au clavier" ... Et je me fais plaisir, même si devant l'orgue et à côté du prof, je joue comme une savate, alors que tout semblait acquis à la maison. Ca fait mal à mon ego, mais ça fait du bien, parce que l'on sait toujours on l'on en est, càd dans le Bach à sable (je sors, je sors !). Mon prof d'orgue a donc bien du mérite !!!! Il a définitivement accepté mon inappétence pour les gammes et autres broutilles (vu le nombre de mes années, je suis d'avance pardonné !). | |
| | | darinze Admin
Messages : 1072 Date d'inscription : 15/06/2011 Localisation : Montpellier, Hérault
| Sujet: Re: Chronobiologie et apprentissage de l'orgue Jeu 2 Mar 2017 - 10:33 | |
| - Citation :
- tu reprend cette ligne tant que tu ne la joues pas PARFAITEMENT
vous me rappelez mon prof de batterie, oui, fut un temps je voulais devenir batteur de heavymetal (ça va, hein). Il me disait: " mesure boiteuse, morceau boiteux", et cela signifiait que dans un morceau, même de dix minutes, il suffisait qu' une seule mesure ne passe pas, pour que tout le morceau soit mis en danger. Et il m'expliquait ceci (enfin, du moins voici ce que j'ai retenu de ce qu'il m'expliquait): le problème de cette mesure boiteuse, c'est que tu sais qu'elle est boiteuse et que le risque de plantage est grand. Dès le début du morceau, elle va te gêner. Tu vas y penser - donc tu seras moins attentif. En approchant de cette mesure, ton malaise va grandir. Tu vas te dire "je vais me planter". Tu vas y arriver dessus. Tu vas te planter. Et une fois que tu l'auras passée, et donc mal passée, tu vas râler parce que tu savais que t'allais la planter, et que tu l'as plantée quand même. Bref: tout ton morceau est passé à la trappe, à cause de cette seule mesure: elle t'a rendu pas tranquille avant, tu l'as ratée, et elle t'a mis en colère après , donc en fait, t'as rien gagné.Voilà en gros ce qu'il me disait. Donc il m'engageait, chaque fois qu'il y avait une mesure que j'arrivais pas à enquiller, à la recommencer, encore et encore, jusqu'à ce que mort s'ensuive me disait-il en rigolant - mais pas tant que ça. Tant que j'avais pas passé cette satanée mesure, il m'interdisait de faire autre chose. - Citation :
- dans le Bach à sable
Le monde est divisé en deux catégories : ceusses qui marchent parfaitement bien dans le sable, avec grâce et légèreté. Et ceux qui s'en foutent partout, des genoux aux fesses et des fois même dans les cheveux. Sur moi, j'en ai même retrouvé derrière les épaules | |
| | | Petribot
Messages : 17 Date d'inscription : 10/10/2012 Localisation : Loire (vallée du Rhône)
| Sujet: chronologie et apprentissage de l'orgue Jeu 2 Mar 2017 - 11:00 | |
| je crois bien - j'en suis même sûr - que je fais partie de ceux qui creusent. | |
| | | Philippe Lagrange
Messages : 309 Date d'inscription : 28/03/2011 Localisation : Bretagne
| Sujet: chronobiologie et apprentissage de l'orgue Jeu 2 Mar 2017 - 14:49 | |
| Bravo pour ta photo, Darinze, avé la barbe et le chapeau, ça décoiffe! pour aller jouer à la messe de 10h30. Mademoiselle Lelonbec s'est évanouie? | |
| | | darinze Admin
Messages : 1072 Date d'inscription : 15/06/2011 Localisation : Montpellier, Hérault
| | | | AlainT
Messages : 101 Date d'inscription : 06/06/2011
| Sujet: Question de tonalité Sam 11 Mar 2017 - 17:17 | |
| Bonjour à tous (et à toutes mais il ne semble pas y avoir une grande présence féminine sur le site...).
Puisque nous parlons entraînement, pensez-vous qu'il soit intéressant/ utile d'organiser notre "travail" plus ou moins quotidien autour d'une tonalité pendant un certain temps, disons un mois? Puis de passer à une autre le mois suivant. J'entends par là pratiquer une gamme, les accords de la gamme, les cadences, et reprendre quelques morceaux dans cette tonalité. Pour ma part, j'ai remarqué quelques progrès en travaillant de cette façon autour d'un choral de l'Orgelbüchlien.
Alain | |
| | | Petribot
Messages : 17 Date d'inscription : 10/10/2012 Localisation : Loire (vallée du Rhône)
| Sujet: chronobiologie et apprentissage de l'orgue Dim 12 Mar 2017 - 11:58 | |
| darinze a écrit : "quand on ne sait pas lire, on apprend à improviser"
j'aime cette méthode pas si basique que ça : raison pour laquelle échangerais deux heures de cours de lecture contre une heure de cours d'apprentissage d'impro;
AlainT a écrit: "pensez-vous qu'il soit intéressant/utile d'organiser notre "travail" plus ou moins quotidien autour d'une tonalité pendant un certain temps"
mon humble avis personnel à moi-même que j'ai, n'est-ce pas un peu comme si dans mon jardin je ne cultivais cette année que de la chicorée; je crains qu'au bout de quelques mois, de la chicorée ne me pousse dans les oreilles ? | |
| | | darinze Admin
Messages : 1072 Date d'inscription : 15/06/2011 Localisation : Montpellier, Hérault
| Sujet: Re: Chronobiologie et apprentissage de l'orgue Lun 13 Mar 2017 - 10:40 | |
| Oui mais d'un autre côté, vous auriez passé en revue toutes les recettes possibles à base de chicorée : donc, trié celles qui ne vous plaisent décidément pas, celles qui ouais, bof, et celles qui ah tiens c'est rudement pas mal ça... ... comme ça dans six mois, un pote se pointe à l'improviste avec une botte de chicorée, et là vous y sortez la recette kitu | |
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| Sujet: Re: Chronobiologie et apprentissage de l'orgue | |
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| | | | Chronobiologie et apprentissage de l'orgue | |
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