Votre découverte de l'orgue et vos premières émotions organistiques

Moi, c'était au disque : les enregistrements de Francis Chapelet à Salamanque et Trujillo, puis plus tard l'enregistrement de JA Villard à Houdan.

Puis j'ai suivi en spectateur "éclairé" la bataille pour la préservation du Wenner de la cathédrale de Lescar (64) que d'aucuns voulaient gonzalez'iser. J'ai pu y entendre un certain nombre de concerts qui m'ont donné le virus. J'avais dans les 14/15 ans et je jouais de la flûte traversière.

Il m'a fallu attendre d'avoir mon bac puis avoir intégré à l'ENSM de Nantes avant de pouvoir commencer à étudier l'orgue. A cette époque, j'ai pu jouer l'orgue de ND du Bon-Port pendant deux après-midis en préparation de deux sorties de messe et ça, ça a été LA grosse émotion.

Jean-Pierre Marsan a écrit:

Puis j'ai suivi en spectateur "éclairé" la bataille pour la préservation du Wenner de la cathédrale de Lescar (64) que d'aucuns voulaient gonzalez'iser.

Dites m'en plus, ça m'intéresse vivement !

Jean-Pierre Marsan a écrit:

A cette époque, j'ai pu jouer l'orgue de ND du Bon-Port pendant deux après-midis en préparation de deux sorties de messe et ça, ça a été LA grosse émotion.

Ah oui, quel orgue ! hélas très largement méconnu. (voir ce sujet)

Je n'ai plus énormément de détails en mémoire, car cela fait plus de 30 ans, et l'avais 14-15 ans à l'époque.
Ce dont je me souviens, c'est que le projet de "restauration" prévoyait de détruire l'instrument pour le reconstruire dans une esthétique néo-classique comme cela avait été fait à Saint-Jacques de Pau (Merklin (1870) - Puget (1898) - Gonzalez (1956) - Dargassies (1995)) et à Saint-Martin de Pau (Wenner (1871) - Costa (1968) - Gonzalez (1976) - Dargassies (1997) ). sources: orgue.free.fr

La faction néo-classique était emmenée par le titulaire de St-Jacques de l'époque, et son projet a suscité en réaction la création d'une association de sauvegarde qui a réussi à faire venir quelques organistes célèbres comme Francis Chapelet dans les deux ou trois ans qui ont précédé la restauration par Chauvin. Cette association a œuvré pour faire connaître l'instrument et susciter l'intérêt pour une restauration en l'état.
La légende locale veut que Chapelet a retrouvé le décor gris-vert et dorures en grattant un coin du buffet qui avait été "chocolaté" dans les décennies précédentes.

Je ne me souviens pas de beaucoup d'autres choses, à part de concerts fabuleux sur cet orgue fatigué.

Si. La restauration de Chauvin a laissé la Barker intacte car la légende locale veut aussi qu'il avait refusé d'y toucher au motif qu'il "ne savait pas faire". Si c'est vrai, Chauvin était un sage. Son travail sur la tuyauterie a été dit remarquable à l'époque.

J'ai trouvé quelques sites qui parlent de cet orgue, à mon avis pas assez connu:

http://www.bearn-des-orgues.org/lescar_022.htm
http://www.nd-en-bearn.fr/orgue_wenner_de_la_cathedrale_423.htm

la page sur Lescar du facteur Toussaint qui a fait la dernière restauration:
http://www.orguent.fr/fr/accueil.php?cat=orrele

Pour ma part, la véritable connaissance de l'orgue fut par le biais du disque qu'un de mes frères de 5 années plus âgé acheta, cela fut en 1971, j'avais 9 ans.Ce fut une révélation, une découverte suscitant un intérêt impérissable. Ces disques vinyles furent au nombre de trois, dont le premier est de Virgil Fox au grandes orgues Wanamaker de Philadelphie, du label Westminster, le deuxième est un double sur les grands maîtres baroques de l'Allemagne du Nord et du Sud, par le disciple préféré de Dupré, JEAN COSTA, du label Musidisc Europe. Il enregistra des oeuvres de Buxtehude, Bruhns, Lübeck, Böhm et Pachelbel, aux superbes orgues historiques de Saint-Jean de Lüneburg, et de l'abbaye de Weingarten. Enfin le troisième, fut produit chez moi, du label RCA Canada, des oeuvres de J.S. Bach par Raymond Daveluy aux célèbres grandes orgues Beckerath de l'Oratoire Saint Joseph de Montréal. Inutile de vous dire que par la suite, l'envie de découvrir d'avantage l'orgue par le disque, fut de l'ordre du boulimique

Environ une année après ces découvertes, j'ai eu la chance de me rendre au Beckerath de l'Oratoire, lors du récital de 15:30 ayant cours chaque dimanche et de plus, le titulaire Raymond Daveluy, un de nos grands organistes et compositeurs canadiens, fut d'une gentillesse telle qu'il m'a proposé de m'installer au jubé. Ce fut le choc de ma vie, imaginez, un gamin de 10 ans au pied d'un monstre de 5 claviers, dont l'instrument fait 20 mètres de hauteur, de la base du positif de dos au récit expressif qui est la dernière section en hauteur, le tout bien encadré des deux immenses tours de pédale, ayant en montre le principal 32 pieds COMPLET! Le son de cet orgue m'enchanta d'une manière indescriptible ainsi que le B.A.C.H de Liszt que Raymond Daveluy joua, fut extraordinaire. L'impression ressenti tout gamin de 10 ans est impérissable.

Dans mon cas, c'est un générique de dessin-animé qui m'a interpellé, je devais avoir moins de 7-8 ans...
On regardait tous les jours "Il était une fois l'homme" et à la fin, on pouvait entendre "la" toccata.



J'ai demandé à mon père ce que c'était, et par chance,
il m'a trouvé un disque pour l'écouter mieux et en entier et sur un vrai orgue à tuyaux !!