Je sors de 2 heures de répétition avec Jean Marc Leblanc à Saint Merry, somptuosité néoclassique décatie...
J'ai écouté d'en bas, à partir de 18h15 avant qu'il ne s'aperçoive que j'étais là, à 18h45 ! Trois Fugues sur B.A.C.H. de Schumann.
L'église était ouverte sur la rue, ça sonnait à 50m à la ronde..
Jeu merveilleux, précis, épatant, net et limpide, orgue tellement charmant dans sa "ruine"...
Samedi, à 16 heures, l'occasion d'entendre les "6 fugues sur B.A.C.H" de Schumann, la 5ème "Sonate en trio" et le dernier Contrepoint de l'Art de la fugue (joli programme !)...
Et puis, ce soir, l'église ferme : on vérifie de multiples passages pour préciser la registration, je suis en bas, dans la nef vide éclairée, c'est beau, c'est un moment tellement agréable !
Je sais que, comme architecte, je fais travailler les mêmes parties de mon cerveau quand j'accorde des couleurs sur un chantier et quand je demande à l'organiste de retirer tel jeu pour laisser chanter celui-là.
Ca bouillonne là-dedans : il en va des mêmes réseaux et des mêmes accointances...
Jean-Marc finit par me faire une démonstration de son orgue, de ses splendeurs empoussiérées et fuyantes, au vent bavard et joueur, avec de superbes pleins jeux très "pleins", absolument pas agressifs, des jolies cymbales scintillantes mais pas acerbes, des anches somptueuses, un Cromorne qui chante du nez en faisant des "O" avec sa bouche tellement il est gouleyant...
Jean-Marc descend de sa tribune au chemin tortueux, vers laquelle l'escalier monte puis redescend : il a rédigé 200 pages dans l'Orgue" sur Suret, un facteur d'orgues qui m'était jusqu'ici parfaitement inconnu : "oui, c'est vrai ! Oh, 'est de l'érudition !..."
Quelle délicatesse !