Annuaire des mutations impaires

Pour occuper vos soirées, près du feu, avec un plaid sur les genoux et une infusion sur la table du salon, je vous propose une petite activité pour combattre la torpeur hivernale (la torpeur, c'est plutôt estival...), en écho au sujet sur les mutations.

Annuaire des mutations impaires (bizarres) !

Notre-Dame, Paris
(...)

Saint-Eustache (Van den Heuvel, 1989) :
Septième 1'1/7 (POS)
Grande quinte 5'1/3 (GC)
Grande tierce 3'1/5 (GC)
Grande septième 2'2/7 (GC)
Grande Neuvième 1'7/9 (GC)
Harmoniques III (S)
Grande quinte 10'2/3 (P)
Grande tierce 6'2/5 (P)
Quinte 5'1/3 (P)
Théorbe II (P)

La Besnardière (Kleuker, 1974)
Aliquot IV [quinte 5'1/3, tierce 3'1/5, septième 2'2/7, neuvième 1'7/9] (POS)

Eglise du Chant d'oiseau, Bruxelles (Kleuker, 1974)
Aliquot IV [quinte 5'1/3, tierce 3'1/5, neuvième 1'7/9, quinzième 1'1/15] (POS)
Théorbe III [tierce 6'2/5, septième 4'4/7, neuvième 3'5/9] (PED)

Saint-Vincent, Roquevaire (Birouste)
Grande tierce 3'1/5 (GC)
Grande neuvième 1'7/9 (GC)
Septième 1'1/7 (S)
Grande tierce 6'2/5 (PED)
Théorbe II [septième 4'4/7, neuvième 3'5/9] (PED)

Saint Vincent des Réformés, Marseille
[voir les sujets ici même]

Plaisance du Gers (Birouste)
Septième 1'1/7 (POS)
Grande tierce 3'1/5 (REC)

Saint-Pierre de Chaillot, Paris (Birouste)
Grande tierce 3'1/5 (S)
Septième 1'1/7 (S)
Neuvième 1'7/9 (S)
Quinte 10'2/3 (P)
Grande tierce 6'2/5 (P)
Grande septième 4'4/7 (P)

Notre Dame de Bon Voyage, Cannes (Mülheisen)
Quinte 5'1/3 (4ème clavier)
Septième 2'2/7 (4ème clavier)

Antoine est visiblement le seul que ce sujet amuse...
Grâces lui soient rendues pour ces informations :

Cathédrale de Cologne (Klais)
Septime 1'1/7 (4ème clavier)
None 8/9' (4ème clavier)
Nonencornett IV (4ème clavier)
Aliquot II-III

Altenberg (Klais)
Septime 4/7' (Brustwerk)
Acuta IV (Brustwerk)

Cathédrale de Saragosse (Klais)
Quinta major 10'2/3 (PED)
Tercia major 6'2/5 (PED)

Hildesheim (von Beckerath)
Septime 1'1/7 (Oberwerk)
None 8/9' (Oberwerk)

Saint-François de Lausanne (Kuhn)
Septième 1'1/7 (REC)
Tierce 6'2/5 (PED)
Septième 2'2/7 (PED)

Sylvanès (Birouste)
Neuvième 1’ 7/9 (SOLO)
Septième 1’ 1/7 (SOLO)
Quinte 10’ 2/3 (PED)
Tierce 6’ 2/5 (PED)
Septième 4’ 4/7 (PED)

Toujours grâce aux recherches passionnées d'Antoine, voici une mutation plus que rare !
Sur une console designée par Porsche, compatriote munichois (l'orgue de Flins carrossé par Renault, celui d'Auxerre par Peugeot ?... Des idées à creuser...)

Saint-Nicolas, Leipzig, (Ladegast + Eule)
Tierce 12' 4/5 (PED) [autrement dit, une tierce en 64’, correspondant à la quinte de 21' 1/3 que l’on rencontre parfois…]

Paris, Sacré-Cœur (Cavaillé-Coll -CC-, Mutin-M-, Renaud -R)
Grand-Orgue : Nasard 2 2/3 (M)
Positif : Carillon III rgs (CC), Cornet V rgs (R)
Solo : Cornet VIII rgs (M, R)
Pédale : Quinte 10 2/3 (CC ?), Quinte 5 1/3 (M), Tierce 6 2/5 (M), Septième 4 4/7 (M)

Voili voilà

Notre-Dame du Perpétuel Secours, Dargassies :
GO : Quinte 1 1/3 - 5 1/3, Tierce 4/5 - 3 1/5,
Positif : (Nasard 2 2/3), Tierce 1 3/5, (Larigot 1 1/3), Septième 1 1/7, (Piccolo 1)
Pédale : Flûte quinte 10 2/3, Flûte Tierce 6 2/5

Ah oui, j'oubliais qu'il ne s'agit que des impaires...

Yves Carall a écrit:

Paris, Sacré-Cœur (Cavaillé-Coll -CC-, Mutin-M-, Renaud -R)
Pédale : Quinte 10 2/3 (CC ?), Quinte 5 1/3 (M), Tierce 6 2/5 (M), Septième 4 4/7 (M)
Voili voilà

Voilà... Quelquechose de significatif: Cavaillé installe une quinte 10'2/3, pour faire un effet de 32' au chateau d'Illbarritz. Jusque là rien de remarquable, l'auditorium étant relativement petit pour un orgue de 70 jeux.
L'orgue passe dans la caverne de Montmartre... Et Mutin installe les trois rangs de mutations qui suivent la quinte10'2/3 (Tierce, larigot et septième de 32') pour que l'effet soit à la hauteur du bâtiment.

La même démarche avait été faite par Cavaillé à NDP, puisqu'il ne pouvait pas installer le nombre de jeux qu'il désirait, il installe alors les familles complètes de mutations (en 32' mais aussi en 16' au clavier)

Cette technique de renforcement de l'instrument est parfaite quand on utilise l'instrument de façon mélodique (une seule voix, ou deux voix très distantes) mais catastrophique si on fait de la littérature verticale comme Guilmant ou Widor. Avantages et effets secondaires sont à peu près équivalents, et il vaut mieux multiplier les rangs d'unisson en 32/16/8/4 que de faire des pyramides d'harmoniques posées sur un simple bourdon, fût-il à cheminée. Evidemment aussi, c'est plus cher de faire un 16 qu'un 5'1/3.

Yves Carall a écrit:

Notre-Dame du Perpétuel Secours, Dargassies :
Pédale : Flûte quinte 10 2/3, Flûte Tierce 6 2/5

Il y a peu à parier qu'il ne s'agisse que d'emprunts du rang de flûte 16'. Si je me fie à mon flair (si si! ) il y a trois rangs de tuyaux à la pédale flûte 16', soubasse 16', bombarde 16' chacun d'au moins 56 notes (pour faire 16/8/4) (au plus 80 notes) les mutations citées alors ne sont que fictives et leur effet céleste ou inexistant.

Pour le Sacré-Cœur, je me suis trompé, le 5 1/3 est d'origine.
Pour NDPS, je ne sais pas si les mutations de pédale sont fictives, mais leur effet n'est sûrement pas céleste ! J'y étais l'autre jour, et je peux vous dire qu'elles sont hyper-efficaces.
(sans vouloir apprendre à un vieux singe à faire des grimaces, bien entendu )

Yves Carall a écrit:

Pour NDPS, je ne sais pas si les mutations de pédale sont fictives

Lors de votre prochaine visite à cet orgue, c'est LA question à poser, ou à vérifier, sinon effectivement on va grimacer méchant.