La question se pose t'elle ?
En effet regardons le problème posé : Il paraît possible de répondre sous trois angles :
1. Les églises XI - XII - XIII ou XIVè siècle sont légions en France alors qu'il n'y a pas un buffet conservé de ces époques (d'ailleurs, il y avait fort peu d'orgues à ces époques comparativement à maintenant.)
2. On le voit encore aujourd'hui, les reconstructions ou transformations trop importantes d'un orgue amènent souvent à préférer la construction d'un instrument neuf.
3. Ne pas oublier que de nombreux orgues ont été détruits pendant les guerres.
Du coup, forcément, les orgues dont le style du buffet corresponde à celui de l'église ne sont pas légion avant le XIXè.
A partir de cette date, cela change car de nombreuses églises ont été construites alors même que la facture d'orgue produisait énormément. Plusieurs exemples notables me viennent à l'esprit La Madeleine, St François de Lyon.
On peut remarquer également que certains architectes ou certains facteurs ont choisi de construire des buffets néo gothiques dans des édifices gothiques (Clermont Ferrand cath, Riom ND, Agen cath).
Pour ce qui est du XXè, les orgues de ces édifices XXè, ont le plus souvent, un "style" contemporain. En revanche il est extrêmement rare que l'on copie de style de l'édifice (Royaumont en néo gothique dans une salle gothique). Est-ce un mal ? Je ne le pense pas car au XVIIIè par exemple on avait déjà aucun souci à construire des buffets de son temps dans un édifice de style complètement différent (St Maximin, Souvigny).
Cela "choque" moins car on est habitués. Toutefois quelques buffets contemporains s'intègrent magnifiquement dans des édifices plus anciens, sans choquer mais sans renier non plus son époque.(Challans, Périgueux, Gap)
Evidemment quelquefois c'est plus contestable (on ne citera pas pour ne vexer personne
) Mais, si cela ne plaît pas, nul doute que dans quelques années, l'orgue sera refait et ça fera de nouveau tourner certaines manufactures.
C'est triste mais c'est un peu vrai, si il n'y avait que de grands facteurs réalisant que des chef d'oeuvres, des restaurations exemplaires, des orgues qui durent 50 ans sans le moindre problème, le travail se ferait plus rare.