Orgues Belgique & question bête

Bonjour à tous,

Actuellement en vacances en Belgique (près de Bruges), j'ai pu m'approcher de nombreux orgues des environs.
Est-ce qu'un petit album photo vous intéresserait ? Faites-moi le savoir pour que je puisse traiter toutes ces images, ce qui n'est pas des plus rapide...

J'ai pu voir l'orgue de la cathédrale de Gent, très spécial car divisé en 3 buffets. J'ai été étonné de voir la console : 5 claviers et un tas de boutons partout.
Justement ma question porte sur ces "boutons" comme on peut les voir ici ou là (de part et d'autre des claviers).
Je ne parle pas des tirants de registres et accouplements mais des rangées de petits interrupteurs au dessus et en dessous des registres. Et aussi à quoi servent les boutons poussoirs et haut de la console de l'orgue de Gent ?
Je pense que c'est pour programmer les combinaisons sans avoir à modifier la registration pendant que l'organiste joue mais pas sûr... J'aimerais donc trouver une réponse ici.

Merci de vos réponses .

Si je prends pour m'appuyer cette photo-là, je puis affirmer qu'il s'agit des 3 combinaisons libres dont dispose l'exécutant. Idem pour les poussoirs, qui sont au nombre de quatre (1 = normal, 2-3-4 = combinaisons, peut-être les accouplements ?).
J'espère que mon message apporte une réponse claire à ta question.

Sinon, je suis intéressé pour les photos. Bon travail !

Merci de votre réponse, ça confirme ce que je pensais. Est-ce la même chose pour l'orgue de Ham ?
Car à part pour modifier la registration en cours de jeu, ça n'a pas vraiment d'utilité ?
Pour les photos j'ai jeté un oeil à celle que j'ai fais mais la qualité n'est malheureusement pas au rendez-vous. Il faut dire que les photos sont interdites dans toutes les églises et une personne surveille. Sachant qu'il fait sombre et que l'utilisation d'un trépied était impossible, il y a pas mal de flou...
Enfin vous verrez tout ça quand je les enverrais, il y a des images qu'on ne peut trouver sur le net

ben sur un instrument de cette taille, c'est loin d'être superflu...
c'est un orgue Klais des années 1930, qui compte 90 jeux...
3 combinaisons libres, 3 combinaisons fixes, un crescendo général, et un tutti ne sont pas un luxe superflu sur un tel mastodonte! (à l'époque, les combinateurs électroniques n'existaient pas...)

D'accord, je comprend mieux. Je pensais que les combinaisons libres étaient enregistrables et que les contacteurs étaient là pour voir (et modifier) instantanément les registrations qui suivent pendant le jeu. Le combinateur servirait alors à modifier l'ensemble des combinaisons libres. (un peu difficile à expliquer, mais en pratique ça pourrait être utile).
Donc, si j'ai bien compris, les "boutons" sont donc l'équivalent d'un combinateur à 3 combinaisons.

Je ne suis pas du tout adepte de la traction électrique, mais je dois dire que je connais assez bien le titulaire de cet orgue (Edw. De Geest) et qu'il m'a "épaté" en interprêtant lors d'un concert plusieurs grands préludes et fugues de Bach et terminant par la Passacaille. Je me souviens aussi que Joseph Sluys (le titulaire de la Cathédrale de Bruxelles) assistait également à ce concert. C'était un grand moment, comme ceux que j'ai vécu très souvent en cotoyant le plus grand virtuose de l'orgue du vingtième siècle....................................................................Yves Devernay.

cook a écrit:

Je ne suis pas du tout adepte de la traction électrique, mais je dois dire que le titulaire de cet orgue (Edw. De Geest) m'a "épaté" en interprêtant lors d'un concert.... C'était un grand moment, comme ceux que j'ai vécu très souvent en cotoyant le plus grand virtuose de l'orgue du vingtième siècle...Yves Devernay.

Vous abordez là un phénomène important que j'ai moi-même constaté: sur un instrument à traction non mécanique (électro-pneu ou électrique), certains organistes sont complètement dépassés et c'est l'orgue qui les dirige, et d'autres organistes (ont-ils une technique plus aboutie?) se jouent de l'instrument, en font ce qu'ils veulent, comme Cochereau faisait ce qu'il voulait de l'orgue de NDP, électrique aussi. Les concerts prennent alors une tout autre allure, et le miracle opère!
Comme quoi les adeptes du non électrique peuvent perdre facilement des arguments.

Pour Yves Devernay, c'est pas vraiment sympa d'oublier Dupré, Demessieux, Falcinelli, Fox, Cochereau... J'aurais été moins catégorique, sans nier son réel talent de dire plus diplomatiquement "un des plus grands virtuoses de l'orgue du XX° siècle".

J'ai vu l'orgue en fonctionnement 5 minutes à la console, c'était une acoustique assez spéciale.. Malheureusement l'organiste est rapidement parti
Cette partie (kruisbeukorgel) et les 2 nouvelles constructions dans le choeur. Est-ce que le kruisbeukorgel est doté d'une console mécanique ?

Une étrange comparaison à propos des tractions électriques : si on utilise Hauptwerk avec un clavier MIDI, nous avons un petit temps de latence et aucune sensation dans le toucher. La traction électrique est-elle similaire à ça ?

Je n'ai malheureusement pas pû connaître tous les organistes du 20 ème siècle, mais connaissez vous beaucoup de "grands" organistes qui n'hésitent pas lorsqu'ils jouent sur des orgues trop bas à monter une symphonie de Vierne d'un demi-ton pour la jouer en 440... Devernay était capable de toutes les jouer un demi-ton plus haut s'il avait fallu le faire...qui dit mieux. Ses anciens élèves (Laurent Fievet ou Didier Braem par exemple vous le diraient aussi, je pense. Demandez un peu à Jean Guillou ce qu'il pensait de Devernay (il lui aurait dit qu'il jouait mieux ses oeuvres que lui même. Loïc Maillé reste lui-même émerveillé par ce génie...
Allez tous voir Yves Devernay sur You Tube.

cook a écrit:

Je n'ai malheureusement pas pû connaître tous les organistes du 20 ème siècle, mais connaissez vous beaucoup de "grands" organistes qui n'hésitent pas lorsqu'ils jouent sur des orgues trop bas à monter une symphonie de Vierne d'un demi-ton pour la jouer en 440... Devernay était capable de toutes les jouer un demi-ton plus haut s'il avait fallu le faire...qui dit mieux. Loïc Maillé reste lui-même émerveillé par ce génie...

Hélas, les grands organistes du XX° siècle que j'ai cités sont logés à la même enseigne que Y Devernay... Ils ne sont plus!...
Même si à l'heure actuelle, on dénombre de très bons organistes chez nous, la relève ne me semble pas encore avoir égalé le(s) maitre(s). Soit ils excellent en interprétation mais ne sont pas convaincants en improvisation soit le contraire. Et côté composition, c'est un presque désert, à comparer à Jehan Alain (compositeur très jeune) ou à Jean Langlais à l'oeuvre énorme...
Il me semble évident que le passage à la classe d'orgue du CNSM d'organistes professeurs plus soucieux de "la vérité historique" et de l'orgue baroque joué en toute vérité a donné un coup de froid à la créativité des élèves. Quand je vois des oeuvres de Dupré ou de Duruflé massacrées à coup de doigtés alambiqués qui ne permettent même pas le phrasé indiqué, et des traits de pédale hachés par des substitutions de pointes (on ne met plus de chaussures à talon pour jouer de l'orgue, cher monsieur, c'était du temps de Dupré) j'en ai quand même quelques regrets.

rzr1911 a écrit:

Une étrange comparaison à propos des tractions électriques : si on utilise Hauptwerk avec un clavier MIDI, nous avons un petit temps de latence et aucune sensation dans le toucher. La traction électrique est-elle similaire à ça ?

C'est quoi cette "sensation dans le toucher" ? une résistance, un retour mécanique lors de la remontée de la touche ?

Oui ce que je veux dire par là, c'est que sur les claviers arrangeurs, il n'y a aucune sensation (contrairement aux pianos numériques).
Donc y a t'il des orgues à tractions électriques qui essayent de simuler le toucher d'une traction mécanique ? J'ai eu une fois l'occasion de tester une traction électrique et ça ressemblait plus à un "orgue" de variété des années 70.
Pour le temps de latence on en a parlé sur le forum, avec les électroaimants mal construits etc, d'où la comparaison à Hauptwerk.

J'espère que vous avez réussi à suivre mes explications

De ce que je comprends, je répondrais non en parlant des orgues que je connais.
Sur un orgue électrique, les touches ne sont pas en plastique, et il y a un minimum de mécanique avant le contact pour qu'il y ait un petit quelque chose de sensible. Les claviers Skinner sont extra pour ça. Ils ont souvent une très légère résistance, peu d'enfoncement pour un jeu tout à délicatesse.

Si un bloc de trois claviers de 61 notes coûte 6500 euros chez LKF, c'est surement pas pour des prunes. (le bloc pèse environ 25 kg, les touches font 40 cm de long), à comparer avec les joujoux de Fatar ou autres... Pas le même monde. Ce n'est pas pour rien qu'Allen met de vrais claviers d'orgues (du fournisseur allemand déjà cité) sur ses numériums de haut de gamme, comme celui d'Ecouis.(option pas donnée d'ailleurs)

et pourtant les joujous de fatar (suivant modèle) sont quand même assez loin de la sensation plastique et creuse du clavier arrangeur. après tout est question de prix! un clavier plastoc d'arrangeur c'est 150 euros. un 3 claviers fatar "haut de gamme" 1800 et un trois vrais clavier d'orgue 6500... il en faut pour toutes les bourses

Un cran au-dessus de Fatar (mais au double ou au triple du prix quand même), il y a aussi UHT, qui fait des choses superbes : http://www.uht-tastaturen.de/unternehmen

Le système d'aimants utilisés pour simuler la traction mécanique est à mon humble avis celui qui se rapproche le plus du véritable toucher d'un orgue (mais je n'en ai pas touché beaucoup jusqu'à présent...).