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| Un bourdon à cheminées? | |
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+3dulciane Orguevirtuel Richaud 7 participants | |
Auteur | Message |
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Richaud
Messages : 2278 Date d'inscription : 12/12/2009 Localisation : Nuits Saint Georges
| Sujet: Un bourdon à cheminées? Sam 30 Nov 2013 - 15:19 | |
| La première fonction d'une cheminée, c'est d'évacuer la fumée d'un feu à l'extérieur d'un local. C'est aussi l'endroit où circule le père Noël. Mais dans un orgue? Il existe deux principes fondamentaux pour les jeux de fond de l'orgue: * Soit ils sont ouverts (Principal, Flûte, Gambe...) * soit ils sont bouchés au dessus (Bourdon, Quintaton) Il y a une différence fondamentale entre les deux, c'est que le tuyau bouché est deux fois plus court que le tuyau ouvert, pour jouer la même note. Pratique... Oui, mais le son n'est pas le même. Explications: Un tuyau de fond émet du son par une lame d'air que l'on projette devant une ouverture qui lui est perpendiculaire. Par effet venturi, cette ouverture va être le siège de variations de pression qui vont faire résonner le volume d'air qui est dans le tube, au même titre que l'on souffle sur le goulot d'une bouteille. Ca marche si le tube est bouché, mais ça marche aussi si le tube est ouvert, ou que l'on enlève le fond de la bouteille. Cette oscillation de pression crée un son, composé de plusieurs fréquences multiples entre elles: les harmoniques. Elle crée aussi un tas d'autres bruits, plus ou moins forts qui n'ont rien à voir avec le son de base, les parasites et les partiels inharmoniques, autrement dit un bruit de fond comme celui qu'on redoute en HIFI: les suroscillations des amplis, quand l'ampli rajoute des fréquences inexistantes et le souffle des composants. Les harmoniques d'un 8', ce sont donc ses multiples vers le haut, donc plus courts: 8' la fondamentale, 4' (/2), 2'2/3 (/3), 2' (/4), 1'3/5 (/5), 1'1/3 (/6), 1'1/7 (/7)... ça, c'est quand le tuyau est ouvert. Si on bouche un tuyau, l'oscillation de pression va se propager jusqu'au bouchon, puis revenir jusqu'à la bouche d'où elle est partie, il n'y a pas d'autre issue. Donc on a systématiquement un aller-retour et du coup, toutes les fréquences se trouvent divisées par deux et une sur deux est étouffée. Harmoniques d'un 4' ouvert: 4', 2', 1'1/3, 1', 4/5', 2/3', 4/7', 1/2'. En théorie si on multiplie toutes les longueurs par deux, on retrouve bien le 8'. mais dans le tuyau de 4' bouché, une valeur sur deux manque à l'appel. On a donc: 8', 4', 2'2/3, 2', 1'3/5, 1'1/3, 1'1/7, 1'. Ces harmoniques sont, à réglage égal par ailleurs, tout autant affaiblies que si le tuyau était ouvert, donc un tuyau bouché a une grosse fondamentale et peu d'harmoniques "paires". Une soubasse par exemple délivre quasiment une sinusoïde sur le son qui en sort. L'idée d'une cheminée:Si on pratique une ouverture au bouchon d'un tuyau bouché, la fuite ainsi réalisée va permettre aux harmoniques étouffées de s'y échapper, et ainsi elles ne sont que partiellement affaiblies. Corrolaire: le tuyau monte au niveau de sa fondamentale, et il faut donc le rallonger pour obtenir la même note. On équipe alors le trou d'un tuyau supplémentaire (du diamètre du trou évidemment!) pour faire redescendre la note et stabiliser les paramètres du son qui ont été... perturbés (desaccord entre corps entier et cheminée génèrent des partiels parasites donnant un son métallique au tuyau). On peut ainsi doser les harmoniques impaires sur un bourdon, en l'équipant d'une cheminée plus ou moins grosse, et plus ou moins longue (pour doser les partiels parasites). Dans l'idéal, une cheminée devrait être aussi longue que le corps, mais ce n'est pas très facile, alors on la réalise comme une fraction de la longueur (1/8 par exemple) et si possible correspondant à une harmonique du tuyau. Si la cheminée est petite, elle est fragile et risque de tomber toute seule, alors on la retourne et on la place DANS le tuyau. Elle a exactement le même effet puisque c'est sa longueur qui fait l'oscillation (résonateur ouvert de Helmholtz). Quand on grossit une cheminée extérieure, alors le bourdon se transforme en flûte, le pire exemple, c'est la flûte harmonique, la cheminée est aussi grosse et longue que le tube (on est pas obligé de faire un trou pour que ça fonctionne, on fait un trou pour stabiliser le tuyau, c'est tout). La longueur utile du tuyau, c'est bien entendu celle du corps jusqu'à la jonction avec la cheminée, quelquesoit sa taille. Pour distinguer les jeux à cheminée, on les classe par ordre de taille de celle-ci. On a de la plus petite à la plus grosse cheminée: Le bourdon à cheminée, la flûte à cheminée, la flûte à biberon, la flûte à fuseau. Dans les deux derniers cas, la cheminée quand elle est grande est cônique pour avoir de la tenue mécanique. L'effet d'un tuyau à cheminée n'est pas identique avec celui qui est cônique (flûte cônique, gemshorn, dulciane), la distribution et surtout l'amplification des partiels harmoniques est différente et se comprend aisément. Une variante de la cheminée consiste à faire l'inverse, c'est à dire placer un tuyau bouché DANS une cheminée! Etonnant direz-vous, et si la cheminée et le tuyau bouché ont exactement la même section alors on développe une sub-fondamentale correspondant à un tuyau ouvert, de la section de l'un des deux morceaux. C'est la basse haskell, l'une des meilleures façons de faire tenir une gambe dans un petit endroit. Sur la photo, la partie boûchée est sortie du tuyau, pour qu'on la voie, sinon on ne voit que la collerette du dessus.
Dernière édition par Richaud le Sam 7 Déc 2013 - 18:28, édité 2 fois | |
| | | Orguevirtuel
Messages : 788 Date d'inscription : 22/05/2011 Localisation : 15 km nord Auxerre le long de N6
| Sujet: Un bourdon à cheminées ? Sam 30 Nov 2013 - 19:18 | |
| Merci pour cette explication qu'il faudra que je lise, certainement, plusieurs fois pour arriver à en saisir le sens complet (à mon âge, le processeur est moins véloce).
Et, maintenant comment fonctionne un tube à chéchia, si tant est que c'est comme ça qu'il faut l'appeler ? | |
| | | Richaud
Messages : 2278 Date d'inscription : 12/12/2009 Localisation : Nuits Saint Georges
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Sam 30 Nov 2013 - 20:56 | |
| - Orguevirtuel a écrit:
- comment fonctionne un tube à chéchia?
أنبوب مع فاس ؟ | |
| | | Orguevirtuel
Messages : 788 Date d'inscription : 22/05/2011 Localisation : 15 km nord Auxerre le long de N6
| Sujet: Un bourdon à cheminées? Sam 30 Nov 2013 - 21:30 | |
| Bonsoir Bon d'accord ; c'est pas mal, mais peut mieux faire [tiens, ça me rappelle quelque chose]. Je pense que ça doit ressembler à quelque chose comme ça : une partie de tuyau chevauche celle qui est sur le sommier. La photo, de très mauvaise qualité a été faite vers la fin des années 60 avec un Instamatic (Kodak). Cet orgue, en partie de L.N.A. LETE, a été massacré par Massé, employé de Gutschenreiter. C'est celui de St Pierre en Vallée à Auxerre. J'ai d'autres photos qui montrent bien les "modifications" ! | |
| | | Richaud
Messages : 2278 Date d'inscription : 12/12/2009 Localisation : Nuits Saint Georges
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Sam 30 Nov 2013 - 22:04 | |
| Sur le cliché, c'est un mitrage à l'arrache d'une bombarde ou d'un basson. on coupe en deux et on retourne le morceau à l'envers sur le moignon, en ayant au préalable soudé des rayons en laiton pour tenir le tout sans que ça se bouche. C'es mauvais, parce-que le complémentaire d'un cône, c'est un cylindre, pas un autre cône. On a donc un rétrécissement au milieu. Il y aurait mieux valu réaliser un simple demi-tour au tuyau, mais c'est moins facile à souder, on a pas de place pour passer le fer! أنبوب مع فاس ؟ Pour ceux qui ne pratiquent pas la langue de Ib'n Molière al Salah, c'est la traduction de "un tube à chéchia?" | |
| | | Orguevirtuel
Messages : 788 Date d'inscription : 22/05/2011 Localisation : 15 km nord Auxerre le long de N6
| Sujet: Un bourdon à cheminées ? Dim 1 Déc 2013 - 0:05 | |
| Juste un petit renseignement : la position de la coiffe par rapport au sommet du moignon, la mitre est-elle fermée ? la colonne d'air redescend-elle en périphérie de la première partie. Si oui, pourquoi ne s'arrête-t-elle pas à la coupure comme pour un tuyau ouvert 'ordinaire' ? | |
| | | Richaud
Messages : 2278 Date d'inscription : 12/12/2009 Localisation : Nuits Saint Georges
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Dim 1 Déc 2013 - 7:49 | |
| Non, c'est étanche vis à vis de l'extérieur au dessus, sinon le tuyau perd de sa longueur. mais le son fait le virage et continue vers le bas. Sur le dessin de Audsley, il y a aussi à gauche un tuyau de bois avec son bourdon à l'intérieur. C'est la mêmechose que la gambe précédente, mais en section carrée et en bois. | |
| | | Orguevirtuel
Messages : 788 Date d'inscription : 22/05/2011 Localisation : 15 km nord Auxerre le long de N6
| Sujet: Un bourdon à cheminées? Dim 1 Déc 2013 - 8:50 | |
| Bonjour
Merci. Vos explications sont très claires.
Dernière question pour moi et ce sujet : quel est le titre de l'ouvrage d'Audsley ? J'aimerais le télécharger sur le net (s'il y est) !
Bonne journée | |
| | | dulciane
Messages : 710 Date d'inscription : 26/08/2010
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Dim 1 Déc 2013 - 15:20 | |
| - Orguevirtuel a écrit:
- Bonjour
Merci. Vos explications sont très claires.
Dernière question pour moi et ce sujet : quel est le titre de l'ouvrage d'Audsley ? J'aimerais le télécharger sur le net (s'il y est) !
Bonne journée il s'agit de deux tomes d'un ouvrage intitulé: "the art of organ-building" édité en 1905 et réédité depuis. ISBN 0-486-21314-5 et 0-486-21315-3 C'est publié aux USA (Dover publications inc.) ou au canada. ces deux tomes de 600 et 800 pages s'achètent sur amazon ou se trouvent d'occasion. | |
| | | Richaud
Messages : 2278 Date d'inscription : 12/12/2009 Localisation : Nuits Saint Georges
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Dim 1 Déc 2013 - 15:34 | |
| Et en plus, ils ne sont pas chers, bien moins qu'un Dom Bedos. Les miens sont tellement usés qu'il va falloir que je renouvelle au moins le tome II, qui est déjà en trois bouts. | |
| | | Orguevirtuel
Messages : 788 Date d'inscription : 22/05/2011 Localisation : 15 km nord Auxerre le long de N6
| Sujet: Un bourdon à cheminées? Dim 1 Déc 2013 - 18:35 | |
| Si le volume I est abordable, même neuf, le volume II est loin de l'être pour moi.
Il fut une époque où j'ai pu acquérir le Dom Bedos, ces temps là sont révolus ! | |
| | | Richaud
Messages : 2278 Date d'inscription : 12/12/2009 Localisation : Nuits Saint Georges
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Dim 1 Déc 2013 - 20:51 | |
| Les deux volumes sont disponibles (ensembles) en Allemagne pour 51 euro avec les frais de porc. C'est loin d'être cher, même si on est pauvre. ( 4 jours de RSA ou une pipe chez Mado) | |
| | | Orguevirtuel
Messages : 788 Date d'inscription : 22/05/2011 Localisation : 15 km nord Auxerre le long de N6
| Sujet: Un bourdon à cheminées? Dim 1 Déc 2013 - 22:43 | |
| Merci
D'accord, je l'avais pas vu celle-là ; demain, je m'y attache...
Le moins cher que j'avais vu, et d'occas encore, était à plus de 100 € ; alors, les deux pour la moitié du prix du deuxième ailleurs, ça m'intéresse ! | |
| | | dulciane
Messages : 710 Date d'inscription : 26/08/2010
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Dim 1 Déc 2013 - 22:54 | |
| http://www.amazon.fr/Organ-Building-George-Ashdown-Audsley/dp/0486213145 c'est ceux que j'ai.
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| | | Sébastien C.
Messages : 53 Date d'inscription : 29/05/2011 Localisation : Meymac (19250)
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Dim 1 Déc 2013 - 23:15 | |
| Bonsoir à tous, Suite au lien de Dulciane qui donne à voir, via Amazon, des extraits du tome I, des extraits sur « Glouglou Livre » du tome II : http://books.google.fr/books?id=E-PckX9PPfwC En faisant un effort, je dois pouvoir fournir en numérique une version non limitée du même volume. Car, faut-il le rappeler, en droit français comme en droit américain, une œuvre passe dans le domaine public soixante-dix ans après la mort de l’auteur. https://en.wikipedia.org/wiki/George_Ashdown_Audsley Wikipedia nous append que celui-ci est mort en 1925, ce qui nous laisse une bonne marge pour ne pas avoir à nous en faire. Pour ce qui est du tome I, je ne l’ai jamais eu entre les mains. Sinon... | |
| | | Orguevirtuel
Messages : 788 Date d'inscription : 22/05/2011 Localisation : 15 km nord Auxerre le long de N6
| Sujet: Un bourdon à cheminées? Lun 2 Déc 2013 - 0:56 | |
| Merci à tous
C'est vraiment très coopératif ; je viens d'acheter 1350 pages de facture d'orgue (certes en anglais) pour un total de 20,42 €.
Lorsque j'ai acheté le Dom Bedos, en fac-simile (planches à l'échelle), j'avais déboursé plus de 100 000 francs (anciens bien sûr).
Dans un premier temps, comme je ne sais pas lire (l'anglais [les seules notions que j'en ai sont celles du langage informatique {technique}, de différents langages de programmation et de celui des radioamateurs], je commencerai par regarder les images et là c'est certain que je ne suis pas dyslexique ! | |
| | | Richaud
Messages : 2278 Date d'inscription : 12/12/2009 Localisation : Nuits Saint Georges
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Lun 2 Déc 2013 - 7:44 | |
| La différence fondamentale entre le Dom Bedos et le Audsley, c'est que l'un est un témoin historique assez fantaisiste qui , s'il est appliqué tel que décrit ne permet pas de fabriquer un orgue alors que le second est à l'exact opposé, c'est un traité technique qui aborde plus les détails que les généralités, mêmesi quelquefois on ne partage pas les opinions de l'auteur. Il inclut toute la partie "romantique" de l'orgue, postérieure à D. Bedos et un peu la partie historique des transmissions électriques. Il y a aussi des traités en allemand qui tiennent la route. | |
| | | Orguevirtuel
Messages : 788 Date d'inscription : 22/05/2011 Localisation : 15 km nord Auxerre le long de N6
| Sujet: Un bourdon à cheminées? Lun 2 Déc 2013 - 10:08 | |
| bonjour
A vous tous : je serais vivement intéressé par vos connaissances en matière de littérature sur la facture d'orgues, quel qu'en soit la langue. Si je trouve étonnant qu'il y ait eu un "mystère de l'orgue", en fonction de ce que j'en sais, je n'hésite pas, lorsque j'en ai l'opportunité à présenter l'instrument correspondant à l'avatar ci-contre. Si j'ai à faire à des connaisseurs, je m'aperçois très vite de mes lacunes. Je sais très bien que ce n'est pas dans les livres que je trouverai les réponses. N'étant ni organiste, ni facteur, je fais ce que je peux avec ce que je sais et, j'aimerais bien savoir plus... Je crois que je vais abandonner tout ce qui tourne autour de l'orgue de la cathédrale d'Auxerre, mais c'est une autre problème d'actualité. | |
| | | Sébastien C.
Messages : 53 Date d'inscription : 29/05/2011 Localisation : Meymac (19250)
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Lun 2 Déc 2013 - 18:39 | |
| Bonsoir à tous, Un grand merci Dominique Richaud pour ce kolossal moment d’émotion. Autant je trouve le Audsley fantastique, parce que très représentatif de son époque et des désirs qui vont avec, autant traiter le moine mauriste de « témoin historique assez fantaisiste » dont le traité « s'il est appliqué tel que décrit ne permet pas de fabriquer un orgue » éclaire bien votre connaissance de cette littérature. Qu’on me dise que Mersenne soit un théoricien et que son sixième livre « Des Orgues » du « Traité des instruments » de « L’Harmonie Universelle » (1634) http://imslp.org/wiki/Harmonie_universelle_%28Mersenne,_Marin%29 n’apporte que peu à la facture proprement dite (organologie historique exceptée), c’est une chose que j’admettrais encore assez bien. Mais pour ne citer qu’un exemple, quand on voit avec quelle attention Bédos donne la manière d’extraire une racine carrée (page 299 de l’édition originale ; plus d’une page et demie en petits caractères de note de bas de page) « en faveur des ouvriers qui ne sauroient pas faire cette opération », cas d’espèce dans une infinité de détails que comportent les 640 pages de l’ouvrage, c’est quand même, ici, comme nous l’avons déjà constaté par ailleurs, se placer sur un niveau de respect peu commun à l’endroit de vos auditeurs ou de vos lecteurs. Aucun « Message Personnel » n’est à rajouter à cela ; même les plus ignares, moins nombreux en ce lieu qu’il n’y pourrait paraître, peuvent comprendre l’étendue de l’objectivité de votre critique littéraire. @Orguevirtuel Vous trouverez en ligne sur le site de Gallica (B.N.F.) http://gallica.bnf.fr/Search?adva=1&adv=1&tri=&t_relation=%22cb30572221p%22&lang=fr le traité de Hamel, dans sa version de 1849. Les trois petits tomes (et l’ Atlas) présentent, là aussi, une vision très historique du métier. Même s’il est dit que le traité reprend le texte de Dom Bedos, il n’est que de comparer les articles (dont la numérotation n’a rien à voir) pour se rendre compte qu’un nombre incroyable sont réécrits, voire de façon contradictoire (de mémoire, je vous suggère la charpente des buffets). En 1902, Joseph Guédon a encore rajouté une troisième partie intitulée « L’orgue Moderne », elle-même encore un reflet son temps autant de que de la culture de son auteur. La totalité de cet ouvrage a été rééditée à 500 exemplaires par Léonce Laget en 1980. Il en existe une copie numérique mais elle n’est pas en ligne, car il subsiste encore des questions de droits de reproduction. Il n’est pas interdit de penser que ceux-ci se résolvent dans un laps de temps raisonnable. L’influence d’un courant de pensée sur Hamel et Guédon, en provenance d’Allemagne et sous la coupe de Johann Gottlob Töpfer y est aussi évidente. Ce dernier a énormément écrit, pas seulement sur la facture d’orgues mais aussi de la musique. Son traité majeur est « Die Theorie und Praxis des Orgelbaues », Weimar, 1855, 1888. Réimpression en fac-similé de l’édition de 1888 avec une introduction par W. L. Sumner. Amsterdam, 1972, Knuf, Bibliotheca organologica ; 953 pages + Atlas ISBN : 90-6027-156-4 geb. Je n’ai jamais trouvé en ligne une version numérique de ce texte. Par contre, si vous lisez l’allemand gothique, à la manière de Dom Bedos, c’est-à-dire éclaté en articles relativement courts pour éviter les redites, vous pouvez consulter en ligne (et rapatrier les fichiers PDF conséquents), le très complet « Lehrbuch der Orgelbaukunst für den Gebrauch des Orgelbauers, Orgelrevisors, Organisten und Architekten » également publié en 1855 à Weimar. - Tome 1 : http://reader.digitale-sammlungen.de/resolve/display/bsb10599617.html
- Tome 2 : http://reader.digitale-sammlungen.de/resolve/display/bsb10599618.html
- Tome 3 (Atlas) : http://reader.digitale-sammlungen.de/resolve/display/bsb10623450.html
Même si l’ensemble est très bien numérisé, je ne lis, pour ma part, que très mal l’allemand en général et le gothique en particulier. Je ne sais donc pas quelle est la relation exacte entre ces deux publications, toutes les deux de 1855. Je serai d’ailleurs ravi qu’un lecteur de ce lieu puisse m’éclairer ici sur ce sujet précis, bien entendu si cela lui est possible mais aussi si l’envie d’approfondir un sujet (quel qu’il soit) ne lui soit pas refoulée par l’abondance des interventions qui usent plus de smileys qu’elles n’étayent un propos. Du même auteur, vous trouverez aussi l’ouvrage « Die_Orgel » disponible en ligne : - Chez imslp.org : http://imslp.org/wiki/Die_Orgel_%28T%C3%B6pfer,_Johann_Gottlob%29 en édition de 1843.
- Chez l’infâme « Glouglou » : http://books.google.fr/books?id=pTX5h80dZ0UC&printsec=frontcover en édition de 1862.
Pour les mêmes raisons de droits qu’évoquées plus haut au regard de Joseph Guédon, je n’ai jamais rendu disponible le texte de Pierre Veerkamp, « L’orgue à tuyaux », dont la première édition intégrale avec une notice biographique et technique par Ton Van Eck et Victor Timmer à eu lieu à Paris, en 1986, sous l’égide de « La Flûte Harmonique », elle-même étant une publication de l’Association A. Cavaillé-Coll. Ce serait pourtant assez aisé puisqu’une copie numérique circule sous le manteau. Comme pour Mersenne, il ne s’agit pas vraiment là d’un traité (au contraire de Dom Bédos, Töpfer ou Audsley), mais d’un témoignage absolument fondamental d’un ouvrier contremaître de la maison Cavaillé-Coll. On s’y imprègne du « désir » de l’époque, ce qui est loin d’être anodin. Il y a par contre peu de chance que vous y appreniez à construire un mannequin apte à vous fournir 800 millimètres de pression, moins parce que nous pourrions considérer que nous sommes ici dans une recherche de timbre, fut-il littéraire — une ambiance que l’on pourrait regarder à la tonalité plus française qu’américaine — que parce que ce n’est simplement pas le but de l’ouvrage en question. Cela n’empêche pas de parler de facture d’orgues ; mais le sujet est suffisamment vaste pour envisager ne pas limiter sa vue à son propre goût, ce qui me semble, par ailleurs, faire ici gage d’une notion certaine de modernité... Il est bien sûr d’autres textes, quelquefois, d’ailleurs, issus des princeps. Pour ce qui regarde la stricte taille des tuyaux, j’ai mis ceci en ligne, http://hydraule.org/tuyau/tailles/ parce que je trouvais assez fantastique de se servir pour cela du média Web et lier ensemble les sources et leurs applications pratiques. Ainsi, votre navigateur est ici capable de calculer des diamètres de tuyaux mais mon serveur vous les renverra sous forme de graphiques PDF, à l’échelle, directement utilisables par un tuyautier. Il est entendu que c’est là juste une ébauche (quoi qu’utilisable en pratique) que l’on pourrait largement étoffer. D’ailleurs, sur le même sujet et si vous lisez l’italien, vous pouvez consulter les textes du facteur d’orgues Nicola Ferroni http://www.nicolaferroni.com/?tag=progressione qui s’appuient sur des sources moins strictement francophones que je ne l’ai fait, ce qui, bien entendu, en élargit la portée. Très cher Jean-Marie, aussi ignare que ce que vous vous plaisez manifestement à nous le noter sans cesse, je vous souhaite de tout cœur ne jamais limiter le désir d’agrandir votre connaissance à votre seul « Moi-je », comme si celui-ci pouvait se teinter d’une universalité parce qu’il serait estampillé par le sceau du « progrès ». Votre méconnaissance et votre curiosité vous offre cette ouverture propre à la soif de l’apprenti ; puisse-t-il vous être donné de la conserver votre vie durant, même plus instruit de toutes ces choses, puisque c’est là, à mon sens, ce qui caractérise notre temporalité qui ne se limite pas à une optique mais bien à des multiples, de celles qui, par la conscience qu’elles ont d’elles-mêmes, n’ont pas besoin de juger ceci ou cela pour exister toutes ensembles. Et de grâce Jean-Marie, ne craignez pas d’être dépassé par tant de dimensions ; car c’est quand ce sentiment d’ immensité ne sera plus en vous que vous vous rétrécirez. | |
| | | Richaud
Messages : 2278 Date d'inscription : 12/12/2009 Localisation : Nuits Saint Georges
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Lun 2 Déc 2013 - 20:22 | |
| - Sébastien C. a écrit:
- Un grand merci Dominique Richaud pour ce kolossal moment d’émotion.
T'as des problèmes de transit intestinal? Tu n'es pas obligé de me lire, surtout si ça te fait du mal. Comme je ne suis pas obligé de calculer une racine carrée à la main, sachant que ma calculette à deux balles le fait très bien et sans erreur notable en appuyant sur une touche, et quand bien même que Dom Bedos me donne la "bonne méthode". Après, ben je suis désolé, mais je ne passe pas mon temps à fantasmer sur des détails aussi futiles dont tu te délectes. Petit détail amusant, ce n'est pas "le mannequin apte à vous fournir 800 de pression", mais la soufflerie qui va avec. Le mannequin n'est là QUE pour jouer les notes que j'enfonce au clavier, et quelquesoit la pression qui bien entendu est variable. Locher, Wedgwood, Grove, Williams sont aussi des ouvrages que l'on peut consulter pour affiner ses connaissances. | |
| | | Sébastien C.
Messages : 53 Date d'inscription : 29/05/2011 Localisation : Meymac (19250)
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Lun 2 Déc 2013 - 23:02 | |
| - Richaud a écrit:
- Tu n'es pas obligé de me lire, surtout si ça te fait du mal.
C’est amusant comme j’ai une autre idée de la « forme forum »... J’ai toujours du mal à imaginer que ce ne soit, là, la tribune et l’expression d’un seul point de vue ; la « forme blog » est faite pour cela et, que je sache, nous échangeons ici sur un forum. Pour ce qui est du mal infligé, rassurez-vous : même si nous avons, tous, bien compris que c’est là une chose que vous ne pratiquez que fort peu, il est du domaine du vent mesuré. Mais en retour, puissent l’élocution de mes pets de mouches et autres sodomies de lépidoptères ne pas écorcher plus vos oreilles que ce que permettent les pesées de vos pressions ; car, annéfé, il serait dommage, qu’à notre tour, nous ayions à nous préoccuper du bon déroulement de votre propre digestion. Par ailleurs, s’agissait-il de projeter de calculer une racine carrée à la main ? Ici comme ailleurs, vous détournez le sujet de son objet initial pour ne pas avoir à y répondre. Le sujet était de savoir si Dom Bédos était capable, avec les outils de son temps, de faire dans le « détail » et dans la « pratique ». Et, passée la lecture effective des 640 pages de son deuxième traité, je prétends que oui ; pas que cela m’amuserait de refaire de la sorte pour ce qui est de calculer une racine carrée à la main. C’est d’ailleurs précisément la raison pour laquelle je me permets d’utiliser un outil parfaitement contemporain (en l’occurrence Javascript et PHP) pour témoigner de faits historiques, rajouté sans doute à ce point d’honneur que je porte d’en faire partager la communauté autrement que par des assertions auxquelles on n’octroie pas d’autre étaiement que celui de la déclamation égotique ( Tous des cons ; heureusement, pouvez compter sur MOA). Imaginer que l’on puisse faire reproche au bénédictin de ne pas connaître la calculette « à deux balles », c’est se positionner dans le même ton (l’humour en moins) de cette publicité pour le « Le Label Promotelec » qui, il y a quelques années de cela, mettait en scène Louis XIV exigeant le confort électrique (et le téléphone). https://www.youtube.com/watch?v=hIi4Vh9R9eM Prendrez-vous encore argument de la pauvreté du bénédictin parce que ce crétin ne connaissait pas le microprocesseur ? À systématiquement prendre les gens (d’aujourd’hui comme d’hier) pour des cons, on prend aussi celui le risque de la réciproque. Évitons-nous cet écueil Dominique ; voulez-vous ? Il y a quelque chose d’extraordinaire dans ce « décalage de conscience », comme s’il vous était impossible d’imaginer que l’on puisse étudier un objet sans forcément y adhérer, à fortiori quand on doit sortir de notre temporalité. C’est le même point focal qui a donné la possibilité aux (prétendument) « baroqueux » agissant sur votre instrument, d’en détruire des parties qui en assuraient la cohésion. Et c’est assez dommage de voir, qu’encore aujourd’hui, la rhétorique que vous défendez n’est pas si éloignée de celle contre laquelle vous prétendez lutter. Vous n’avez de cesse de hurler contre les gens incapables de comprendre votre instrument ; jamais, en ce domaine, je ne serai votre contradicteur. Mais je ne peux passer à côté d’un texte de cette envergure quand je restaure (comme ce fut le cas en tant qu’ouvrier) une soufflerie de 1783 et que toutes les mesures prises effectivement sur place correspondent exactement à l’ouvrage du bénédictin. Balayer d’un revers de main ce qui ne va pas dans le sens de votre goût, c’est faire exactement la même chose que ceux qui ont posé un « principal italien » à l’endroit le plus incongru d’un instrument qui vous est cher. S’il est un passéisme — et un seul — c’est précisément celui qui ne peut concevoir d’autre Art que celui auquel répond votre sensibilité. En cela, on vous souhaite vraiment d’acquérir un peu plus de cette conscience qui, précisément, caractérise la modernité. @orguevirtuel Puisque Dominique Richaud nous fait l’incommensurable grâce de citer des auteurs de référence en s’économisant d’aller plus avant dans le détail, permettez-moi de poursuivre dans le sens de sa générosité.
- Carl Locher, An explanation of the organ stops with hints for effective combinations (1888)
https://archive.org/details/explanationoforg00loch
- James Ingall Wedgwood, Dictionary Of Organ Stops (1910)
https://archive.org/details/DictionaryOfOrganStops
- Grove, Dictionary of Music and Musicians, l’article « Pipe Organ » semble être en ligne bien qu’il faille être connecté.
http://www.oxfordmusiconline.com/subscriber/article/grove/music/44010 Plus de renseignements (en français) ici sur cette extraordinaire référence http://fr.wikipedia.org/wiki/Grove_Dictionary_of_Music_and_Musicians dont on peut noter que l’édition de 1900 http://en.wikisource.org/wiki/A_Dictionary_of_Music_and_Musicians est en projection de publication wébéienne.
- Pour ce qui est de « Williams », plusieurs auteurs portant ce nom ont écrit sur le sujet de l’orgue ; sans doute faudrait-il donc encore que Dominique Richaud condescende à nous préciser celui auquel il songe pour, qu’ignares entre les ignares, nous puissions faire fruit de l’immensité de sa pédagogie.
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| | | Richaud
Messages : 2278 Date d'inscription : 12/12/2009 Localisation : Nuits Saint Georges
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Mar 3 Déc 2013 - 8:25 | |
| - Sébastien C. a écrit:
- Puisque Dominique Richaud nous fait l’incommensurable grâce de citer des auteurs de référence en s’économisant d’aller plus avant dans le détail, permettez-moi de poursuivre dans le sens de sa générosité.
[*]Pour ce qui est de « Williams », plusieurs auteurs portant ce nom ont écrit sur le sujet de l’orgue ; sans doute faudrait-il donc encore que Dominique Richaud condescende à nous préciser celui auquel il songe pour, qu’ignares entre les ignares, nous puissions faire fruit de l’immensité de sa pédagogie.
Williams, Peter The European Organ 1450-1850 Batsford, London 1966Non seulement je condescends, mais en plus je compisse. | |
| | | Orguevirtuel
Messages : 788 Date d'inscription : 22/05/2011 Localisation : 15 km nord Auxerre le long de N6
| Sujet: Un bourdon à cheminées? Mar 3 Déc 2013 - 11:22 | |
| Bonjour à tous
Messieurs, messieurs, s'il-vous-plait, arrêtez vos invectives, je vous le demande humblement.
Puissiez-vous savoir combien je vous remercie pour ce flot de renseignements dont je vais prendre le temps d'exploitation, mais aussi combien je regrette amèrement d'être à l'origine de querelles de cl....r (de tribune veux-je dire) et ô combien je culpabilise !
Bien. Je vais imprimer vos textes (uniquement la partie qui m'est utile, afin de les annoter au fur-et-à-mesure) et partir dans la lecture des toutes ces URL. Bien vu pour " je me permets d’utiliser un outil parfaitement contemporain (en l’occurrence Javascript et PHP)". J'aimerais bien maîtriser PHP, mais je me contente d'utiliser Xhtml, Javascript et CSS pour varier la présentation de slideshow, diaporamas et autres présentations d'images sur mon site. Ce qui me manque ce sont les idées... Je vais aussi essayer de m'amender sur mes faiblesses (réelles), mais ce ne sera pas facile. Il me va falloir faire de l'autocensure...
J'avais le Guédon de Roret, mais je l'ai prêté et je n'ai aucun espoir de le récupérer un jour ; c'est dommage parqu'en français moderne il utilise les mesures décimales et il devenait plus facile de lire le Dom Bedos en parallèle ! | |
| | | Sébastien C.
Messages : 53 Date d'inscription : 29/05/2011 Localisation : Meymac (19250)
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Mar 3 Déc 2013 - 16:36 | |
| Bonjour à tous, - Richaud a écrit:
- Williams, Peter
The European Organ 1450-1850 Batsford, London 1966 Sans oublier qu’une seconde édition a eu lieu en 1978, chez « Indiana University Press ». Les deux étant épuisées, on les trouve d’occasion sans trop de soucis et pour un prix raisonnable. Notez encore qu’il est heureux de voir que cette référence utilise précisément une planche du moine bénédictin en guise d’illustration de couverture ; il est donc acquis qu’à défaut de savoir lire (sinon écrire), on peut se contenter des images. @Orguevirtuel Il semble bien qu’à défaut d’espoir de récupérer votre ouvrage prêté, les prières à Sainte-Rita (patronne des causes désespérée avec laquelle j’ai quelques accointances) mêlées aux charmes des coulisses du présent théâtre puissent, un peu, soulager la douleur de vos désespoirs. Maîtriser PHP n’est pas compliqué ; il reste un langage très accessible, parfois plus trivial que JavaScript. Même si je suis maintenant rôdé à cet exercice, j’ai, pour ma part, eu un peu de mal à maîtriser les relations qui se trouvent entre les couches de langages. Mais je trouve leur évolution extraordinaire à suivre, notamment pour tout ce qui regarde DOM (pas « Bédos » : Document Object Model). Comprendre l’usage de ce « nommage » d’objets, évidemment avec XML comme viatique universel, donne accès à son utilisation dans tous les langages qui le permettent, soit aujourd’hui presque tous ; c’est incroyablement puissant, même pour un non-professionnel du développement comme moi. C’est aussi ce qui me fait littéralement adorer l’interface Web ; la page HTML, c’est un contenant qui frise l’universel, excepté quand on doit maîtriser l’impression. Pour ce dernier cas, le PDF pâlie, par sa rigueur, à HTML même si je préfère toujours utiliser ce dernier par la mise en page dynamique qu’il permet. Le principe du passage de données dans les URLs est aussi un concept extraordinaire.
- Soit une montre de Cavaillé-Coll dont le premier Ut fait 145 millimètres et la progression du reste est basée sur 48√6 ; résultat :
http://hydraule.org/tuyau/tailles/graphPDF.php?calcul=pro&objImp=1111&premDiam=145.0&progDiam=6.0
- Soit un formulaire rempli de la composition du Plein Jeu de l’orgue de Saint-Hippolyte-du-Fort :
http://hydraule.org/bureau/ordi/pleinjeu/pleinjeu.php?l=fr&f=0&url=http://hydraule.org/bureau/ordi/pleinjeu/src/exemples/PJ_STH.odl même son « accomplissement » peut être provoqué via URL : http://hydraule.org/bureau/ordi/pleinjeu/pleinjeu.php?l=fr&f=1&url=http://hydraule.org/bureau/ordi/pleinjeu/src/exemples/PJ_STH.odl
La lecture de ces URLs permet la compréhension de leur usage ; ce n’est pas compliqué et j’ai même évoqué ce fait dans un article sur un possible langage propre à l’orgue : http://hydraule.org/bureau/ordi/odl/ Depuis la rédaction de celui-ci, j’ai aussi pris contact avec Edward L. Stauff qui a été une cheville ouvrière très importante lors de la mise en place du site « Encyclopedia of Organ Stops » http://www.organstops.org/ Son site personnel http://www.stauffconsulting.com/XMLorganSpecs/ démontre qu’il va exactement dans le même sens.que ce que j’imaginais sans le connaître, même si c’est un travail qu’il a laissé en plan depuis une dizaine d’années. Mais ce n’est pas grave ; tout vient à point pour qui sait attendre, à fortiori parce qu’il y a quand même une très grande permanence du Web. Il viendra donc un jour ou ces synergies se rejoindront pour quelque chose de très chouette.
Dernière édition par Sébastien C. le Sam 4 Jan 2014 - 20:41, édité 1 fois | |
| | | Pat17
Messages : 950 Date d'inscription : 19/05/2010 Localisation : La Rochelle (17)
| Sujet: Re: Un bourdon à cheminées? Mar 3 Déc 2013 - 17:03 | |
| - Richaud a écrit:
- La différence fondamentale entre le Dom Bedos et le Audsley, c'est que l'un est un témoin historique assez fantaisiste qui , s'il est appliqué tel que décrit ne permet pas de fabriquer un orgue alors que le second est à l'exact opposé, c'est un traité technique qui aborde plus les détails que les généralités, mêmesi quelquefois on ne partage pas les opinions de l'auteur. Il inclut toute la partie "romantique" de l'orgue, postérieure à D. Bedos et un peu la partie historique des transmissions électriques. Il y a aussi des traités en allemand qui tiennent la route.
Mmmmhhh... je ne serais pas aussi catégorique que vous. Bien sûr, je ne suis pas facteur d'orgue, tant s'en faut, donc je n'ai qu'une idée relativement théorique de la question. Il n'empêche. Dom Bédos a non seulement écrit son remarquable traité, mais il a aussi été un expert appelé à examiner de nombreux instruments, et même... il a été facteur d'orgue lui-même. Peu de ses oeuvres survivent, mais on peut quand même relever son principal chef d'oeuvre qui a été construit à l'Abbaye Sainte-Croix de Bordeaux. Il serait intéressant d'ailleurs d'avoir l'avis de Pascal Quoirin ou de ses collaborateurs ayant travaillé sur la restauration de l'instrument sur la fidélité aux principes et méthodes exposés dans le Traité que l'on peut ou non retrouver dans l'orgue. Par ailleurs, il me semble que Bartolomeo Formentelli s'est scrupuleusement inspiré de l'ouvrage de Dom Bédos pour réaliser en 2007 son instrument de Rieti. Pour un profane tel que votre serviteur, les explications sont claires, détaillées. Je ne pourrai jamais me rendre compte de leur adéquation aux techniques réellement à utiliser pour construire un orgue XVIIIème siècle pur jus, mais au moins cela m'a permis de parfaitement comprendre le fonctionnement de l'instrument. Sur vos recommendations, je me suis lancé dans Audsley. Un peu fatiguant à la longue (le style victorien - édouardien finit par être lassant de préciosité), discutable sur certains points (notamment quand il écrit que le buffet de Saint-Sulpice à Paris est un échec total en termes de goût), mais effectivement bourré de descriptions, de dessins (j'ai pu constater que vous en avez reproduit plusieurs çà et là sur le forum). On peut faire son choix et ne pas tout lire, notamment quand dans un souci d'exhaustivité il passe en revue toutes les méthodes essayées pour coupler les claviers, remplacer les machines Barker et autres, y compris les méthodes qui ne marchent pas, et donc trouver tout ce que l'on cherche. Surtout, il permet de faire avancer la compréhension de la facture d'orgue d'un siècle, avec ceci étant des manques liés à son époque : c'est bien sûr parce que l'électricité n'était pas encore bien maîtrisée au début du XXème siècle qu'il s'opposait à son utilisation dans un instrument... A noter d'ailleurs qu'Audsley n'a jamais été facteur d'orgue, à l'exception notable de son orgue personnel. Tout cela pour dire que l'opposition faite entre les deux ne me semble pas pertinente. Je les vois davantage comme étant complémentaires qu'opposées. Mais, encore une fois, je ne suis qu'un amateur... | |
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