Pour ma part (organiste amateur) c'est bien évidemment la solution Hauptwerk que je choisis pour la maison.Une question de budget, tout d'abord. Pour un amateur peu important comme moi, c'est THE argument primordial, bien évidemment la donne n'est pas du tout la même pour l'organiste professionnel qui vit de ses concerts. Mais ce n'est pas mon cas, je ne suis qu'un "toccatouilleur" d'entrée de gamme
Une question, ensuite, de palette d'instruments et de sonorités disponibles, grâce aux banques gratuites, pas toutes folichonnes j'en conviens, ou vraiment pas chères, comme l'Orgue de Pibrac à 40e qu'il est ridicule pour ce prix de chercher à pirater. Mais aussi, comme chez Sonus Paradisi, des petits orgues très jolis comme celui d'Izola à 90e. Je n'oublie pas les extras, comme le Carillon de Ghent (rigolo à avoir... et gratis).
Une question aussi d'intégration nécessaire dans mon "home studio" déjà existant (terme pompeux qui désigne un pc, deux synthés et une table de mixage, plus un ampli et des baffles hifi). Ayant déjà le "hardware" (claviers, MIDI, PC) donc, il ne me manquait donc plus que le "software", ce qu'HW comble très bien.
** STOP ** je précise par honnêté : non pas Hauptwerk, mais GrandOrgue. J'y reviendrai.
Une question, enfin, d'évolutivité dans les dix ans à venir. J'ai connu HW à l'aube, dans sa version 1. Seuls quelques orgues étaient dispos sur le marché de la banque de sons. Je me souviens des (petits) orgues qu'on pouvait essayer, enregistrés en 16 bits, un sample par note. Aujourd'hui, la puissance des processeurs et la quantité de RAM ayant quasiment quadruplé depuis, les (désormais grands) orgues pour HW4 sont échantillonnés en 24 voire 32 bits, avec plusieurs samples par note pour recréer au mieux les staccato, tenuto... on dispose des sons avec et sans reverb... Demain, si cela continue comme ça, on aura des orgues échantillonnés par beau temps, par pluie, neige ou brouillard, avec une église pleine ou quasi vide, de jour, de nuit, bref! tout cela afin d'offrir encore plus de précision et de réalisme dans le son. Sur les numériums tout-en-un, jamais, jamais cela n'arrivera.
Pas HW donc, mais Grand Orgue.Par souci de budget, encore. Entre le prix d'HW et de la "bête" informatique destinée à le faire tourner, le budget devient conséquent, et l'on n'est plus dans le domaine de l'instrument plaisir, mais dans l'investissement mesuré et réfléchi. Et je ne suis qu'un organistouilleur qui dont le niveau ne mérite pas un investissement colossal, encore une fois je répète, la donne n'est pas la même pour l'organiste professionnel.
Par souci d'éthique enfin, je n'adhère pas à la machine monstrueuse que devient HW au fil des versions. Et surtout, je tique sur le "format propriétaire et crypté " des banques de sons... cela ne m'inspire que de mauvais augures pour l'avenir, et me fait craindre qu'un jour le système se ferme. Alors qu'on est aujourd'hui dans l'ère de l' "open source", et que n'importe qui, toi, moi, lui, nous et même les autres, peut demain, enregistrer un orgue et proposer la banque en libre service, sans payer de droits ou de brevets à quiconque.
Et je finis sur : HW (ou GrandOrgue, disons la solution informatique) dans le salon, bien sûr. Le budget, l'encombrement, la polyvalence...
Dans une école de musique ? Moui, pourquoi pas. Question de budget toujours, question aussi de la possibilité d'avoir plusieurs instruments en un, donc de travailler de façon précise l'étude de la registration, et le choix des jeux sur un orgue "à priori" inconnu de l'organiste.
Dans une église ? je rejoins tout le monde et j'y suis assez opposé. Bien sûr pour cette question saugrenue de trouver une imitation d'instrument dans une salle de culte et de concert. Opposé aussi, parce qu'aucun système informatique (et surtout un PC!!!) n'est pérenne. Dans dix ans, donc, qui saura encore maintenir un OS dépassé et un hardware périmé? Qui, aujourd'hui, saurait encore maintenir et faire tourner un systéme basé sur un bon vieux Windows 98 et sa liaison série RS232 (l'USB était tout neuf du temps de W98)? Rappelons-nous Concorde (du temps où le bel oiseau blanc volait encore), et ses calculateurs de vol des années 70, que plus personne ne savait réparer ni maintenir, et tout le monde priait pour qu'ils ne tombent pas en rade...