On vous dira qu'un numérium c'est mieux, que c'est moins bruyant, qu'on peut jouer au casque, qu'il y a plus de jeux disponibles, donc plus de possibilités pour l'organiste.
Vous rétorquerez en parlant du toucher qui ressemble à celui d'un orgue, comme un dogue allemand ressemble à un yorkshire.
On vous rira au nez en reléguant ces considérations à des pleurnichements d'enfant gâté: le toucher du clavier, allons bon, est-ce si important?
Vous émettrez alors poliment une réserve sur le son, en demandant si la sono sera réellement à la hauteur. Si on vous pose une question, parlez du 16,5 hertz du 32 pieds en regardant votre interlocuteur en face. Souriez en silence.
Posez-leur enfin la question qui tue: mais alors un orgue et un numérium c'est pareil? Laissez-les répondre oui, avant de conclure qu'en effet, heureusement qu'il existe des CD de concerts d'orchestres classiques : ça prend moins de place qu'un vrai orchestre et en plus le volume est réglable, pour une qualité - comme l'orgue avec le numérium - comparable.
Un CD et un orchestre, en effet, c'est comme un numérium et un orgue : c'est pareil mais en mieux et plus moderne. Dites-leur.